Sri Lanka : cinq mois après le tsunami

Photo: Clovek v tisni
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Près de cinq mois après les terribles raz-de-marée qui ont ravagé le sud-est asiatique, l'organisation humanitaire non-gouvernementale Clovek v tisni, soit « L'Homme en détresse », très impliquée dans les régions sinistrées ou en crise dans le monde, dresse un premier bilan de son action ciblée dans une région spécifique du Sri Lanka.

130 millions de couronnes, c'est la somme totale qui a été recueillie par l'organisation humanitaire L'Homme en détresse, fruit de dons venus de toute la République tchèque. Une somme particulièrement importante dont se sont réjouis ses membres. Simon Panek, responsable de l'aide humanitaire et au développement au sein de l'organisation dont il est aussi le fondateur, explique les raisons pour lesquelles c'est la région de Trincomalee dans le Nord-est du Sri Lanka qui a été choisie, une région doublement en crise car agitée par un conflit qui dure depuis 20 ans entre l'armée sri-lankaise et les Tigres tamouls séparatistes.

« Cette partie du Sri Lanka a toujours été problématique. Nous le savions parfaitement, on a choisi cette partie-là parce que cela fait longtemps que nous travaillons dans des régions en conflit ou qui sortent d'un conflit comme en Bosnie, en Afghanistan, en Irak et parce que nous savions qu'il y aurait moins d'organisations humanitaires qu'au sud ou au sud-ouest. Nous y sommes justement allés parce que nous pensons que nous avons une expérience et une capacité d'adaptation. »

72% des dons de République tchèque ont déjà été utilisés ou sont en passe de l'être, dans le cadre des trois phases d'action qui compose le programme d'aide. Quelle est la situation à l'heure actuelle ? Simon Panek :

« L'aide continue. Actuellement nous sommes dans une période transitoire. Cela fait longtemps que les projets rapides, comme les distributions diverses, sont achevés. Maintenant il s'agit plutôt d'améliorer la vie des gens pendant cette période transitoire, c'est-à-dire organiser des activités dans les camps, distribution de moyens de subsistance, comme des canoës, des filets de pêche, des équipements pour les différents métiers. Et peu à peu, on commence à lancer de plus grands projets, autrement dit les constructions : des écoles, des maisons, des routes, en dur et pour que ça dure. Evidemment ça prend du temps, parce que construire un village entier avec 150 maisons, où il faut des infrastructures appropriées, où il faut de l'eau potable, de l'électricité, des canalisations, un plan d'ensemble en somme, cela ne se réalise pas en deux mois seulement. »

L'aide apportée par les quatre employés tchèques et leurs collaborateurs locaux n'est pas que matérielle : l'organisation tente d'éviter certains écueils qu'ont pu provoquer les aides humanitaires dans le passé. Elle met l'accent sur une participation des habitants, que ce soit par l'apprentissage de nouveaux métiers artisanaux qui leur permettront de s'impliquer directement dans le renouveau de leur région, ou par le don des instruments même de travail qui leur serviront à reprendre plus vite une activité : bateau, vélo ou autres, pour éviter toute léthargie et dépendance vis-à-vis de l'aide humanitaire.

A l'heure où le président tchèque Vaclav Klaus met en doute le rôle et l'importance des ONG dans la société civile, le travail de cette organisation et les principes même de son action peuvent facilement servir de contre-argument à une rhétorique contestable et contestée.