Le coronavirus complique un peu plus encore la vie des travailleurs frontaliers

Photo: ČTK/Václav Pancer

Depuis le début de cette semaine, de nouvelles règles sont appliquées pour les Tchèques qui travaillent en Allemagne et en Autriche voisines en raison de la crise du coronavirus. Il ne leur est en effet plus possible d’effectuer chaque jour l’aller-retour entre les différents pays.

Photo: ČTK/Václav Pancer
En République tchèque, ils sont appelés « pendleři », un substantif qui découle du verbe « pendlovat », dont il n’existe pas d’équivalent en français, mais qui fait référence au mouvement de balancier d’un pendule. Autrement dit, le mot désigne les Tchèques qui, chaque jour, franchissent les frontières pour aller travailler en Allemagne et en Autriche. Leurs nombres sont estimés pour chaque pays respectivement à un peu plus de 37 000 et 12 000.

La décision prise lundi par le gouvernement en raison de l’aggravation de la situation sanitaire dans le monde a singulièrement compliqué leur situation. En effet, à l’exception des professionnels des secteurs de la santé, des services sociaux ou encore des secours, qui restent autorisés à faire l’aller-retour, toutes les personnes arrivant en République tchèque en provenance de l’étranger sont désormais tenues de rester en quarantaine pour une période de deux semaines. Jusqu’à présent, seules celles en provenance de 19 pays considérés comme étant à risque, parmi lesquels notamment tous les grands pays européens et les Etats-Unis, avaient cette obligation.

Les « pendleři », à condition qu’ils soient en possession d’une attestation, pouvaient encore se rendre quotidiennement chez les voisins. Ce n’est donc désormais plus le cas. Aussi parce que les fausses attestations étaient trop nombreuses, beaucoup continuant de se rendre en Allemagne alors qu’ils n’y travaillaient pas officiellement. C’est l’équipe de crise mise sur pied par la région de Plzeň (Bohême de l’Ouest) qui a appelé le gouvernement à réagir. « Il y a beaucoup d’activités chez nos voisins qui sont dépendantes de nos travailleurs, a reconnu le ministre de l’Intérieur, Jan Hamáček. Nous le savons. Si les employeurs veulent conserver leur employé tchèque, ils devront leur trouver un logement. »

Dans les secteurs de la santé et des services sociaux, les Lands de la Bavière et de la Saxe ont convenu avec la région de Karlovy Vary (Bohême de l’Ouest) de verser en cette période de crise à ces « pendleři » souvent indispensables des primes quotidiennes dont les montants ont été fixés à respectivement à 60 euros (Bavière) et 40 euros (Saxe).