Apprendre 17 langues étrangères ? C’est possible !
Née dans une famille tchéco-hollandaise, la lycéenne Eva Spekhorstová maîtrise 17 langues étrangères, dont le japonais, le coréen, le grec ou le norvégien. Invitée récemment dans les studios de Radio Prague Int., la jeune hyperpolyglotte est passée avec aisance de l’anglais à l’espagnol, et de l’allemand au français. Même si Eva Spekhorstová considère n’avoir qu’une connaissance passive de la langue de Molière, elle a accepté de nous expliquer, en quelques mots, sa méthode d’apprentissage.
« J’ai commencé à apprendre le français quand j’étais petite, avec mon papa. Aujourd’hui, j’apprends les langues toute seule, je n’ai pas de professeur et je n’utilise pas de manuels. C’est ce qui me convient le mieux. »
« Pour me perfectionner en français, j’écoute beaucoup la musique. J’aime bien la chanteuse Pomme. C’est pareil quand je commence à apprendre une nouvelle langue : j’écoute les chansons et j’essaie de repérer les mots les plus fréquents, ceux qui sont utilisés dans la langue parlée. »
« Quelle était la langue la plus difficile que j’ai apprise jusqu’à présent ? Le coréen, le turc aussi. En fait, chaque langue a ses difficultés, le français aussi, je le trouve difficile du point de vue de la prononciation. »« Pour ne pas oublier mes connaissances, j’essaie de pratiquer les langues que je maîtrise tous les jours, en famille ou avec mes amis. Je communique aussi beaucoup avec mes amis étrangers via Internet. »
Agée de 16 ans, Eva Spekhorstová fait ses études au lycée de Třebíč. Outre l’apprentissage intensif des langues étrangères, elle se consacre au dessin et à la musique : elle la pratique avec sa mère tchèque et son père hollandais qui sont, tous les deux, professeurs de guitare. C’est en parlant allemand avec son père dès son plus jeune âge qu’Eva Spekhorstová a pris goût à l’apprentissage des langues : elle en connaît 17 aujourd’hui et son enthousiasme ne s’arrête pas là, puisqu’elle vient de se lancer dans la pratique du turc et de l’arabe.
Ce sont ses nombreux amis disséminés aux quatre coins du monde qui la motivent, comme Eva l’a confié dans une interview pour la Télévision tchèque :
« Lorsque je parle avec un étranger dans une langue qui n’est pas la sienne, la conversation passe uniquement par le cerveau. Mais lorsque je lui parle dans sa langue maternelle, mes propos lui vont droit au cœur. J’adore les réactions des gens quand je leur parle dans leur langue, cela me rend très heureuse ! »
Je m’en fiche des fautes !
La méthode utilisée par Eva, qui vient de nous parler en coréen, est encourageante pour les éternels débutants, souvent bloqués par la peur de commettre des erreurs :
« Lorsque je me lance dans l’apprentissage d’une nouvelle langue, pendant environ une semaine, je regarde des films et j’écoute des chansons, pour me familiariser avec la phonétique, apprendre la bonne prononciation. C’est le plus important je trouve. Ensuite, j’apprends les 250 mots les plus utilisés et une centaine de verbes les plus fréquents dans cette langue, pour pouvoir parler le plus vite possible. Et je me fiche des fautes ! De toute façon, elles disparaissent avec le temps. »
Pour Eva Spekhorstová, chaque langue qu’elle maîtrise est comme un train qui file tout droit sur ses rails. Aussi, dans son imagination, chaque langue est représentée par une couleur différente. Quelle est celle qu’elle associe au français ? Et quels sont ses projets d’avenir? Eva Spekhorstová nous le raconte, une fois de plus, en français :« Je ne sais pas très bien expliquer pourquoi, mais les couleurs qui représentent le français dans mon esprit sont le rouge et le lilas. Elles incarnent peut-être la beauté et l’élégance du XVIIIe siècle… »
« Après mon bac, je voudrais étudier l’archéologie, me consacrer à l’étude de langues mortes, de l’étrusque par exemple. Mais je ne veux surtout pas apprendre le latin, c’est trop ennuyeux ! »