Mariusz Szczygieł, le plus tchécophile des écrivains polonais
Ecrivain et journaliste, auteur entre autres de Gottland, un livre qui retrace l’histoire de la Tchécoslovaquie au XXe siècle à travers les portraits de quelques-unes de ses grandes figures, Mariusz Szczygieł est, comme beaucoup de Polonais, fasciné par des Tchèques qu’il apprécie beaucoup. Ses reportages en République tchèque lui ont valu de nombreux prix. A l’occasion de la publication de la traduction en tchèque de son dernier ouvrage (Není), Mariusz Szczygieł était récemment l’invité de la Radio tchèque.
Depuis, Mariusz Szczygieł n’a donc jamais cessé de porter un regard attendri sur les Tchèques. Un regard cependant lucide, objectif et parfois même sans concessions. Et s’il ne s’exprime que très rarement sur les questions politiques, le reporter polonais a néanmoins exprimé quelques regrets lors de son passage dans les studios de la Radio tchèque :
« Aujourd’hui, en Pologne comme en République tchèque, nous vivons sous de mauvais gouvernements. Je suis déçu par les deux peuples et par l’évolution des deux sociétés. En Pologne, avec le parti PiS (Droit et Justice), nous avons une droite ultraconservatrice au pouvoir. Cette droite catholique était autrefois anticommuniste, et c’était très bien. Mais tout ce qui intéresse l’Eglise, c’est d’imposer les valeurs morales catholiques. Et pour cela, ils se comportent aujourd’hui exactement de la même manière que le faisaient les communistes quand ils le pouvaient encore. »Son dernier ouvrage – Není (littéralement « Il n’est pas » ou « Il n’y en a pas ») – est un recueil de ses reportages littéraires. L’auteur, qui publie un texte chaque semaine dans la Gazeta Wyborcza, a été récompensé en Pologne pour son travail. Tandis que les lecteurs l’ont élu « Livre de l’année 2018 », Mariusz Szczygieł est aussi en lice pour l’obtention du très prestigieux Prix Ryszard Kapuściński, du nom d’un ancien célèbre journaliste qui compte parmi les auteurs polonais les plus traduits dans le monde. Dans ce livre, Mariusz Szczygieł évoque entre autres la perte de sa foi en Dieu, un malheur, affirme-t-il, pour de nombreux Polonais dont il s’est libéré grâce à « l’art de vivre de beaucoup de Tchèques sans Dieu ».