Les Tchèques libérés au Liban en route pour Prague
Les cinq Tchèques disparus au Liban en juillet dernier et retrouvés ce lundi se sont envolés vers Prague ce jeudi après-midi. Cette information a été confirmée par le ministre des Affaires étrangères, Lubomír Zaorálek. Les médias spéculent beaucoup ces derniers jours sur cette affaire, et selon certains, les Tchèques auraient pu tomber dans un piège tendu par les services secrets libanais qui souhaitaient la libération d’un de leurs collaborateurs, Ali Taan Fayad.
« Je peux dire qu’il passeront probablement un examen médical. Ils seront bien sûr entre les mains de la police mais je suppose qu’ils seront libérés et que l’enquête se poursuivra. En ce moment, c’est fini pour le ministère des Affaires étrangères parce que notre préoccupation est d’aider les citoyens tchèques dans le besoin à rentrer dans leur patrie. Et puis, cette affaire relève désormais des compétences de la police et d’autres organes. »
Les cinq ressortissants tchèques qui ont disparu en juillet dernier dans la vallée de la Bekaa, ont été retrouvés ce lundi. Jusqu’à ce jeudi, ils étaient entre les mains de la Sûreté Générale du Liban. Les circonstances de leur disparition, ainsi que de leur libération restent pour l’heure inconnues. Selon certains médias, les ressortissants tchèques auraient pu tomber dans un piège tendu par les services secrets libanais qui voulaient les échanger contre la libération de leur collaborateur supposé, le Libano-Ukrainien Ali Taan Fayad. Ce dernier qui a été accusé dans le cadre d’une affaire de trafic d’armes, a été arrêté en avril 2014 en République tchèque et son extradition est demandée par les Etats-Unis. Lubomír Zaorálek a néanmoins nié ces spéculations à plusieurs reprises :
« Quand une chose pareille arrive, la République tchèque négocie mais ne fait pas de commerce. »Après qu’ait circulé une hypothèse selon laquelle l’enlèvement avait été organisé par Fayad ou son entourage, certains médias sont arrivés avec une nouvelle supposition : les services de renseignement civil et militaire tchèques auraient obtenu, en juin 2014, une information de l’avocat d’Ali Taan Fayad de l’époque, Jan Švarc (ce dernier fait d’ailleurs partie des Tchèques disparus) qui proposait un voyage au Liban afin d’obtenir plus d’informations sur un autre Tchèque enlevé quelque mois auparavant en Libye. Si d’après les spéculations, le service de renseignement civil avait été informé qu’il s’agissait d’un piège, le service de renseignement militaire aurait envoyé au Liban son correspondant, Martin Psík, l’un des Tchèques libérés.
L’affaire a été traitée ce jeudi également par la Commission pour le contrôle du Service de renseignement militaire. Les négociations, auxquelles a également participé le chef de ce service, Jan Beroun, se sont déroulées à huis clos. Ce dernier a nié toute faute de la part des services de renseignement tchèques. Le président de la commission, Bohuslav Chalupa a ensuite annoncé à la presse que le Service de renseignement militaire avait la situation sous contrôle et a ajouté qu’il n’était jamais possible d’anticiper complètement les dangers qui peuvent survenir.
M. Zaorálek s’est également opposé à une autre hypothèse selon laquelle les services secrets libanais ont, suite à l’arrestation de Fayad, menacé les diplomates tchèques présents au Liban :« On raconte que quelqu’un se serait adressé à notre ambassadeur en lui indiquant ce qu’il fallait et ce qu’il ne fallait pas faire pour récupérer nos ressortissants. Je peux vous confirmer avec certitude que jamais le côté libanais ne s’est adressé ni à notre ambassadeur ni à moi-même ni à la diplomatie tchèque d’une telle manière. »
A l’heure actuelle, Ali Taan Fayad, qui était en détention dans la prison de Pankrác à Prague jusqu’à ce jeudi, a été libéré et son extradition vers les Etats-Unis a été rejetée par le ministre de la Justice, Robert Pelikán.