La Manifesto Market réouvre ses portes

Photo: Manifesto

Le Manifesto Market est de retour. Cette installation faite de conteneurs, dans l’espace laissé vide entre la gare routière de Florenc et la gare ferroviaire de Masarykovo nádraží, avait suscité un certain enthousiasme l’année dernière, en mettant à disposition des pragois près d’une trentaine de stands de street food. Coup d’envoi de cette deuxième saison ce vendredi soir à 18h.

Photo: Manifesto
Manifesto Market est un lieu par essence éphémère : il remplit provisoirement cet espace laissé à l’abandon avant qu’un nouveau projet, déjà à l’étude et porté par Zaha Hadid Architects, ne vienne s’y installer sur du plus long terme. Il avait donc fermé ses portes en fin d’année dernière. Pour en parler, nous avons rencontré Radka Ondráčková, qui travaille pour l’ONG reSITE, à l’origine de nombreux projets urbanistiques audacieux un peu partout en Europe, dont Manifesto. Elle nous raconte l'histoire.

« Nous avons imaginé ce concept, un marché qui soit une combinaison de la gastronomie, de la culture, un lieu où les gens peuvent se rencontrer en plein centre-ville.. Nous avons inventé ce concept pour redonner une âme à cet endroit désaffecté. C’est Martin Berry, fondateur de reSITE, qui a amené le concept et qui a voulu ouvrir un espace pour permettre aux gens de se rencontrer au milieu de la ville, et offrir un nouveau concept gastronomique à Prague : la street food en collaboration avec des chefs de grand restaurant. »

Photo: Facebook de Manifesto
La street food, ou la cuisine de rue, soit une promesse de trouver des plats venus de partout dans le monde. Ce dont s’était d’ailleurs ému le chroniqueur du New York Times l’année dernière, je cite : « sous le ciel triste d’un soir de juin, la variété a de quoi impressionner : sandwich au porc et au fromage de chèvre, produits ayurvédiques, choux-fleurs au four, porchetta au prosecco… » Il y en a pour tous les goûts. Et à ça il faudra ajouter les nombreux événements culturels gratuits que Manifesto prévoit d’organiser, comme des concerts ou des séances d’initiation à la calligraphie.

L’ONG a réussi à nouer de nombreux partenariats avec des entreprises privées notamment culturelles, et l’aide récente d’un investisseur devrait leur permettre d’exporter le projet dans d’autres villes. D’autant que Manifesto n’a pas échappé à la vigilance d’autres acteurs urbanistiques, qui ont proposé que l’équipe de reSITE offre ses services en tant que consultants sur d’éventuels projets similaires ailleurs en Europe.

Photo: Facebook de Manifesto
L’autre caractéristique de Manifesto Market, c’est que les paiements ne s’effectuent que par carte bancaire ou par application. « Cashless future », affirme Radka Ondráčková, qui explique les raisons qui ont poussé Manifesto à se passer du liquide.

« L’un des aspects, c’est la sécurité : personne ne doit rapporter de liquide dès que le marché ferme le soir. Ensuite, c’est la transparence, c’est l’hygiène, et c’est plus rapide. C’est confortable pour nos visiteurs. »

Photo: Facebook de Manifesto
Et ce système a visiblement séduit puisque Manifesto Market a reçu le prix de l’expérience client lors du dernier Retail Summit.

Reste un point important : la question écologique. La question se pose en effet sachant que Manifesto risque de drainer de nombreux visiteurs et donc d’engendrer pas mal de déchets, d’autant que le marché a déjà prévu de fêter la Saint-Patrick dimanche, synonyme de fête et de grande consommation d’alcool…

« Dès le début, nous avons préféré des produits compostables pour nos déchets, mais cette année nous allons éliminer beaucoup de déchets, parce que nous avons travaillé avec une brasserie pragoise qui va introduire de vrais verres pour la bière. Nous travaillons avec une marque locale qui produit de la fourniture pour les espaces ouverts, et ils utilisent des bois locaux. Ce sont des produits écologiques, en plus du design que nous aimons beaucoup. »