Business et CIA au menu de la visite américaine de Babiš avant sa rencontre avec Trump

Andrej Babiš, photo: ČTK/Roman Vondrouš

Rattrapé une nouvelle fois à domicile par l’affaire du Nid de cigognes, le Premier ministre tchèque Andrej Babiš est jusqu’à vendredi aux Etats-Unis, où il doit rencontrer ce jeudi soir le président Donald Trump à la Maison blanche.

Andrej Babiš,  photo: ČTK/Roman Vondrouš
Avant cet entretien, Andrej Babiš avait déjà passé deux jours sur place, « 48h au cours desquelles le Premier ministre a visité la Chambre de commerce des Etats-Unis et rencontré son vice-président John Murphy, qui donnait des cours à l’Université d’économie de Prague au début des années 1990 », rapporte Martin Balucha, l’envoyé spécial de la station Radiožurnal à Washington, qui précise que le chef du gouvernement tchèque a également visité l’Université de l’Etat du Maryland.

Une coopération tchéco-américaine doit permettre à Prague de renforcer ses compétences en matière d’intelligence artificielle et de réalité virtuelle.

Andrej Babiš a fait ensuite un passage remarqué au siège de la CIA. Le Premier ministre n’a fait aucun commentaire après cette visite de l’agence américaine de renseignement. La presse tchèque notait à ce propos qu’il avait été accompagné pour l’occasion par le chef du BIS, le service tchèque des renseignements, tandis que d’autres médias n’ont pas manqué de souligner que "la CIA a accueilli un ancien agent de la STB", en référence au passé d’Andrej Babiš dans la Tchécoslovaquie communiste.

Le point d’orgue de ce déplacement outre-Atlantique est donc un entretien avec Donald Trump prévu ce jeudi soir et dont Andrej Babiš attendait beaucoup :

« C’est en quelque sorte une relance de nos relations bilatérales, parce que cela fait déjà longtemps qu’un président ou Premier ministre tchèque n’est pas venu ici. C’est une première rencontre à ce niveau. Beaucoup nous unit, les Etats-Unis sont nos alliés dans l’OTAN, c’est une énorme puissance économique. Et c’est très important que j’établisse une connexion personnelle – c’est toujours le plus important, en politique comme en affaires. »

Les parcours similaires des deux hommes et leur classement respectif dans le nouveau tableau des fortunes de ce monde établi par Forbes – Babiš à la 483è place et Trump à la 715è - font l’objet d’une attention particulière à l’occasion de cette première rencontre, « une rencontre dans le bureau oval où seront également présents le vice-président Pence et le Secrétaire d’Etat Pompeo », indique notre collègue Martin Balucha.

C’est d’ailleurs d’argent dont il va notamment être question entre Andrej Babiš et Donald Trump avec cette épineuse question des barrières douanières américaines sur les voitures importées d’Europe qui pourraient menacer un secteur vital pour l’économie tchèque.

Donald Trump,  photo: ČTK / AP Photo / Jacquelyn Martin
Concernant les échanges bilatéraux, il devait être également question de cette potentielle commande d’hélicoptères américains (ou non) pour l’armée tchèque – Prague s’est d’ailleurs engagé à augmenter ses dépenses militaires conformément à l’injonction maintes fois formulée par Donald Trump.

Des dossiers de géopolitique internationale sont annoncés également au menu des discussions, à commencer par l’affaire Huawei et la situation en Syrie.

« Je ne peux cacher une certaine nervosité, on va voir comment ça va se passer - c’est important pour la Tchéquie, ce n’est pas moi l’important, nous allons donc veiller à ne rien gâcher », déclarait Andrej Babiš à quelques heures de sa rencontre avec le président Trump.