Babiš invité par Trump, « rencontre de deux milliardaires en perspective »
Le chef du gouvernement tchèque Andrej Babiš est officiellement attendu le 7 mars à Washington DC où il sera reçu par le président Donald Trump. Une rencontre déjà très commentée dans les médias tchèques, tandis que le chef de la diplomatie, Tomáš Petříček, se trouve actuellement aux Etats-Unis avec également pour mission de préparer le terrain.
Les profils de ces deux entrepreneurs ayant réussi une entrée fracassante sur la scène politique ont souvent été comparés et ne manqueront pas de l’être à nouveau à l’occasion de cette prochaine rencontre début mars, d’autant que c’est la première fois depuis 2011 qu’un Premier ministre tchèque est reçu par un président américain.
Au-delà des similarités entre les parcours des deux hommes, ce sont d’abord les bonnes relations entre Prague et Washington qui valent cette invitation à la Maison Blanche, où vient d’être reçu le chancelier autrichien.
Hynek Kmoníček, ambassadeur de la République tchèque aux Etats-Unis :
« Ce qui nous aide le plus est le fait que la République tchèque est un allié fiable et stable en Europe centrale, en réussite économique avec aussi des investissements historiques aux Etats-Unis qui ont créé 7000 emplois. Et puis les Américains sentent la concurrence, notamment chinoise, qui a des vues sur l’Europe centrale et orientale. Nous restons un partenaire indéfectible, ce qui se démontre dans la pratique par exemple avec le cas Nikouline ».Evguéni Nikouline, citoyen russe soupçonné de cyber-piratage, a été extradé aux Etats-Unis par les autorités tchèques l’année dernière. L’ambassadeur tchèque ajoute que la position de Prague dans l’affaire Huawei a également permis de « marquer des points » auprès du partenaire Nord-américain.
La cybersécurité faisait d’ailleurs partie des sujets évoqués jeudi à Washington par le chef de la diplomatie tchèque Tomáš Petříček avec John Bolton, conseiller à la sécurité du président américain, avant une rencontre prévue vendredi avec le Secrétaire d’Etat Mike Pompeo, lors de laquelle les sujets des barrières douanières et du nucléaire pourraient également abordés. Comme le rappelle de nombreux commentateurs tchèques, Westinghouse serait l’une des entreprises potentiellement intéressées par de futurs appels d’offres pour le développement des deux centrales du pays.
En cette année qui marque le vingtième anniversaire de l’adhésion de la Tchéquie à l’OTAN, le ministre des affaires étrangères a promis que le budget de l’armée serait augmenté dans les prochaines années – augmentation réclamée à tous les membres de l’Alliance par Donald Trump, qui a de nouveau été invité à Prague.
Tomáš Petříček :
« J’aimerais rappeler à mon homologue Mike Pompeo que le président Trump a déjà reçu une invitation à Prague après son élection. Ce serait la première fois qu’un président américain ne se rend pas à Prague depuis 1989. Tous les présidents successifs y sont venus au moins une fois pendant leur mandat. Donc je serais content si le Président Trump venait également. »Le chef de la diplomatie tchèque, après sa rencontre avec le Secrétaire d’Etat, doit s’entretenir ce vendredi avec Mark Green, le responsable de l’agence pour le développement USAID. La veille, il a également participé à une réunion avec des dirigeants d’entreprises tchèques implantées sur le marché américain et testé le tramway de Washington, de fabrication tchèque.