A Paris, Andrej Babiš a rencontré Emmanuel Macron, Donald Trump et… Milan Kundera
Un peu à l’image d’Emmanuel Macron, qui a accueilli plus de 70 dirigeants mondiaux à Paris après avoir effectué une tournée dans le nord et l’est de la France, Andrej Babiš vit, lui aussi, des jours particulièrement chargés. De Paris, où il a représenté la République tchèque aux célébrations du centenaire de l’armistice du 11 novembre et au Forum de la paix, le Premier ministre s’est envolé ce lundi pour la Sicile pour discuter de la situation en Libye avant d’achever son périple mardi au Danemark. Mais c’est dans la capitale française qu’Andrej Babiš aura passé la majeure partie de son temps lors de cette tournée européenne aussi aux forts accents culturels.
A midi, lorsque les cloches de toutes les églises ont retenti en France et ailleurs en Europe pour rendre hommage aux victimes de la Grande Guerre, il en était de même en République tchèque qui, elle aussi, a célébré la Journée des anciens combattants. L’engagement de ces derniers a été rappelé par Andrej Babiš lors du Forum international de la paix convoqué à La Villette par Emmanuel Macron, notamment pour réaffirmer l’importance de l’action collective face aux défis actuels :
« Nous devrions peut-être en revenir à la période récente où nos soldats combattaient le terrorisme. Car aujourd’hui les Tchèques ne luttent pas vraiment contre les terroristes. Notre lutte contre le terrorisme consiste à entraîner des soldats d’autres pays. »
Toujours dans le cadre de ce Forum de la paix, le Premier ministre a également avancé l’idée de reverser aux pays pauvres une partie de l’argent destiné à l’armement.Le séjour d’Andrej Babiš à Paris a été marqué par plusieurs rencontres avec diverses personnalités politiques, économiques et culturelles. A commencer par un échange informel avec le président américain Donald Trump qui aurait qualifié les Tchèques de « great people », selon Andrej Babiš. Le chef du gouvernement a eu ensuite l’occasion d’aborder le sujet des fake news et du piratage sur les réseaux sociaux avec le directeur des affaires publiques pour l'Europe chez Facebook, avant de rencontrer les directeurs de la Société générale et de l’EDF pour évoquer, entre autres, l’éventuel agrandissement des centrales nucléaires tchèques.
Ce voyage du francophile Andrej Babiš avait aussi un important volet culturel. En marge des cérémonies et échanges politiques, le Premier ministre en a profité pour visiter l’exposition Picasso au Musée d’Orsay et le Centre Pompidou, qu’il souhaite relier par un partenariat avec la Galerie nationale de Prague. C’est d’ailleurs un tableau inspiré du récit de la Tour de Babel et peint par son ami Zdenek Janda, un artiste contemporain, qu’Andrej Babiš a offert à Emmanuel Macron. Et pour cause, comme il l’annonce dans un commentaire publié dans l’édition de ce lundi du quotidien Lidové noviny, Andrej Babiš se veut être « le premier chef de gouvernement tchèque depuis novembre 1989 » à initier la construction d’un nouveau bâtiment de la Galerie nationale de Prague.Enfin, une autre rencontre faite par Andrej Babiš en France a été tout particulièrement relayée par les médias tchèques : celle de l’écrivain Milan Kundera. A la surprise générale, le célèbre romancier naturalisé français suite à son émigration dans les années 1970, qui a depuis coupé les ponts avec son pays d’origine, a reçu Andrej Babiš et son épouse Monika à son domicile. Une visite dont Andrej Babiš s’est empressé d’informer le public sur Facebook. De même, l’homme politique a annoncé avoir proposé à Milan Kundera de lui restituer sa citoyenneté tchèque, retirée à l’écrivain par les autorités communistes.
Un programme certainement moins glamour attend désormais le chef du gouvernement à la conférence internationale sur la Libye à Palerme et lors de sa rencontre avec son homologue danois Lars Lökke Rasmussen à Copenhague.