Le gouvernement peine à réduire les écarts de salaires hommes-femmes
L’écart salarial entre hommes et femmes en République tchèque est l’un des plus élevés en Europe. Chez les femmes diplômées de l’enseignement supérieur, les statistiques constatent une différence de 30%. Cette inégalité importante et constante a été débattue cette semaine en Conseil des ministres.
Mercredi, le gouvernement démissionnaire s’est penché sur un rapport relatif à la disparité salariale entre homme et femmes telle qu’elle a été enregistrée dans les entreprises en République tchèque au cours de l’année 2017. Le constat est que la République tchèque n’a guère progressé en la matière depuis 2015, année où le pays affichait, selon Eurostat, un écart de 21 %, soit le deuxième résultat le plus mauvais au sein de l’UE.
D’après le récent rapport, ce sont les femmes diplômées du supérieur qui sont les plus touchées par le phénomène : elles gagnent en moyenne 30 % de moins que leurs collègues masculins. Aussi, le montant des pensions de retraite que touchent les femmes tchèques est inférieur de 18 % à celui des hommes. Par conséquent, les femmes âgées sont trois fois plus exposées au risque de pauvreté que les hommes.
Les inégalités entre les sexes persistent, et ce malgré une campagne lancée en 2016 et 2017 par le Bureau du gouvernement qui avait pour but de favoriser l’harmonisation des vies professionnelle et familiale des femmes tchèques qui est, pour beaucoup, la pierre d’achoppement en matière d’égalité. On écoute le directeur du département gouvernemental en charge de l’égalité des chances, Radan Šafařík :
« Les femmes de moins de 30 ans ne gagnent que 10 % de moins que les hommes. Evidemment, le mot ‘que’ est relatif. Il est clair que l’écart entre les revenus des hommes et des femmes se creuse lorsque la femme disparaît pour longtemps du marché du travail car elle devient mère de famille. C’est le cas de beaucoup de femmes en Tchéquie. »Soucieux de remédier à cette situation alarmante, l’exécutif tchèque entend augmenter le nombre des contrôles effectués dans les entreprises et les institutions. Le gouvernement affiche également ses ambitions en matière de scolarisation des enfants de moins de trois ans, la pénurie de places dans les écoles maternelles et dans les crèches étant un des principaux obstacles au retour rapide des femmes sur le marché du travail après leur congé maternité.
Enfin, le gouvernement s’est engagé à encourager l’emploi des femmes dans l’informatique. Seulement 10 % des femmes tchèques entreprennent une carrière dans ce secteur, soit là aussi un des chiffres les plus faibles à l’échelle européenne.