A Berlin, le réalisateur tchèque Jiří Menzel recevra un prix pour l’ensemble de son œuvre
Ce jeudi soir sera donné le coup d’envoi de la 68e Berlinale, qui s’achèvera le 25 février prochain. Plusieurs films ou coproductions tchèques sont présentés lors de ce festival du film prestigieux. Cette année, le réalisateur de la Nouvelle vague tchécoslovaque Jiří Menzel doit recevoir le 23 février, soit le jour de ses 80 ans, un prix pour l’ensemble de sa carrière. Pour parler de la présence tchèque au festival, Radio Prague s’est entretenue avec Markéta Šantrochová, qui a rappelé l’importance de ce rendez-vous berlinois :
Cette année est un moment important pour le cinéma tchèque puisqu’un des plus grands réalisateurs tchèques va recevoir le prix Berlinale Kamera pour l’ensemble de son œuvre. Pouvez-vous nous en dire davantage ?
« Il y a donc le film qui s’appelle The Interpreter, une coproduction entre la République tchèque. Le film a été réalisé par Martin Šulík, un réalisateur slovaque assez connu. C’est l’histoire de deux messieurs qui se rencontrent un peu par hasard et qui font un voyage pour découvrir la vérité sur des événements qui se sont passés il y a très longtemps… »
Et il faut dire que c’est Jiří Menzel, qui joue dans ce film, qui va recevoir ce prix Berlinale Kamera…
« Oui, un des deux personnages principaux est joué par Jiri Menzel, et l’autre personnage, est interprété par l’acteur autrichien Peter Simonischek que vous connaissez sûrement du film allemand Toni Erdmann. » Ce prix Berlinale Kamera, c’est un prix important pour le cinéma tchèque et l’ensemble de l’œuvre de Jiří Menzel…« C’est très important parce que Jiří Menzel a autrefois présenté son film Alouette, le fil à la patte, dans les années 1990. C’était de longues années après qu’il a été tourné parce qu’il a longtemps été interdit. Le prix Berlinale Kamera est une sorte de confirmation d’une œuvre importante. »
Quels films de fiction tchèques sont présentés cette année ?
« Il y a donc le film The Interpreter dont on a déjà parlé, dans la section Berlinale Specials. Ensuite, c’est un autre film qui est une coproduction entre Roumanie, Allemagne, République tchèque, Bulgarie et France. Il s’appelle Touch me not, et c’est le premier film d’une réalisatrice roumaine, Adina Pintilie. Il sera présenté dans la section compétitive. Et la section Panorama sera inaugurée par le film documentaire When the War Comes. »
Il s’agit d’un film documentaire du jeune réalisateur tchèque Jan Gebert. Pouvez-vous nous parler un peu plus de ce film qui parle du nationalisme et des mécanismes du pouvoir ?« Oui, à mon avis c’est un film très réussi, ce que prouve d’ailleurs sa sélection dans cette section. On suit vraiment de manière très proche le personnage principal, ce jeune homme qui lance un mouvement qui veut retrouver les ‘valeurs solides slovaques’. Ce n’est pas radical tout de suite. Et il y a toujours cette question en suspens : vers où va-t-on ? Je pense que c’est très bien qu’on suive cette thématique du nationalisme à travers ce personnage. J’apprécie aussi beaucoup le rythme du film… »