Le succès public et critique de Jiri Menzel à Berlin, pourtant reparti les mains vides du palmarès...

Jiri Menzel (Foto: CTK)

Le public de la 57e Berlinale a réservé un accueil très chaleureux à l'icône du cinéma tchèque Jiri Menzel, ainsi qu'à son nouveau film « Moi qui ai servi le roi d'Angleterre » qui figurait parmi les 22 longs-métrages en compétition. Désigné par les médias internationaux comme un des favoris pour un Ours de la Berlinale, le « Roi » a finalement dû se contenter du Prix Fipresci de la critique internationale, décerné à la veille du palmarès.

Julia Jentsch,  Ivan Barnev et Jiri Menzel avec son épouse Olga,  photo: CTK
Adapté du roman éponyme de Bohumil Hrabal, « Moi qui ai servi le roi d'Angleterre » raconte, à travers le destin d'un garçon de café pragois qui s'enrichit grâce à l'occupation nazie, l'histoire peu idyllique des Tchèques et des Allemands au XXe siècle. Un « film léger sur une réalité grave » que le public allemand aurait pu ne pas applaudir, mais cela n'a pas été le cas... Tout en se réjouissant de l'écho du « Roi », ainsi que du succès festivalier des vedettes de son film, Oldrich Kaiser et Ivan Barnev, Jiri Menzel a gardé, comme toujours, les pieds sur terre. « Un Ours ? Je savais que c'était impossible, car mon film est une comédie, ce qui représente toujours un point en moins », a-t-il dit à la presse, dix-sept ans après avoir triomphé, à ce même festival, avec un film interdit par la censure communiste, « Alouettes, le fil à la patte ». A propos du Prix Fipresci, il a ajouté :

« Lorsque le jury décide de l'attribution du grand prix, en sachant qu'un des films en lice a déjà reçu une récompense, il se sent soulagé. Il se dit : ' ok, celui-là, on le met de côté et on peut tranquillement choisir parmi les autres candidats'. Moi-même, je l'ai vécu, je connais cette situation... Il n'empêche que ce prix me fait plaisir, d'autant plus que je l'ai reçu de la part des critiques, alors que le film, je l'ai fait pour le public. J'ai réussi et je ne sais même pas comment... »

Près d'un demi million d'entrées dans son pays et 11 nominations aux prix nationaux de cinéma, les Lions tchèques : tel est le bilan de « Moi qui ai servi le roi d'Angleterre », huit semaines après sa sortie. Le film, vendu dans de nombreux pays, à été sollicité, à la Berlinale, par l'Italie et l'Australie.