« Le simple fait de ne pas être Miloš Zeman n’a pas suffi »
Directeur de Sciences-Po Dijon, Lukáš Macek analyse l’échec du scientifique Jiří Drahoš au second tour de l’élection présidentielle.
« Il y a plusieurs choses intéressantes si l’on regarde les chiffres. Miloš Zeman a assez peu progressé par rapport à son score de 2013. Cela lui a suffi pour gagner, mais c’est un écart plus étroit. Les reports de voix entre le premier et le second tour n’ont pas fonctionné pour Jiří Drahoš comme il l’aurait souhaité, alors que les candidats éliminés ont très clairement appelé à voter pour lui et que la majorité d’entre eux se sont même impliqués personnellement dans sa campagne du second tour. C’est quelque chose qui mérite d’être analysé. Une chose m’interpelle : même pour un second tour d’une élection présidentielle qui a été très largement traité dans les médias et qui a suscité de fortes émotions dans le pays, seuls deux-tiers des électeurs se sont déplacés aux urnes. Même pour une élection aussi ‘chaude’, avec une personnification très forte et des choix politiques assez nets, il reste un tiers des électeurs qui boudent les urnes. Cela en dit long sur la désaffection pour la politique d’une grande partie de la population tchèque. »