Le cabinet d’Andrej Babiš sans la confiance des députés
Le refus des députés d’accorder la confiance au cabinet d’Andrej Babiš est un des principaux thèmes qui ont marqué l’actualité politique locale de la semaine écoulée. Cette nouvelle revue de presse vous propose quelques réactions à ce sujet. Elle se penche ensuite sur le mauvais état des ponts qui se trouvent à Prague. Trois autres sujets culturels sont au menu de cette rubrique : les préparatifs d’une nouvelle version de l’hymne national, le tournage d’un nouveau film français dans un théâtre de Plzeň et la cérémonie à venir des Lions tchèques, qui récompensent les meilleurs films tchèques.
C’est ce qu’indique un texte mis en ligne sur le site respekt.cz qui réagit aux délibérations menées, ce mardi, à la Chambre basse du Parlement à l’issue desquelles les élus n’ont pas donné la confiance au gouvernement minoritaire d’Andrej Babiš. Ce constat permet à son auteur d’estimer que les futures démarches du cabinet, qui a remis ce mercredi sa démission et qui pourra être aux affaires jusqu’à la nomination d’un nouveau gouvernement, ne pourront s’appuyer que sur un mandat faible. Et de remarquer :
« Il est un peu osé d’aller demander à la Chambre des députés la confiance sans avoir réussi à négocier un soutien. Pourtant, tout indique que Babiš disposera encore d’un deuxième essai. La situation actuelle porte préjudice à la République tchèque qui n’a pas de gouvernement fort et qui a devant elle des semaines de négociations et de tracasseries politiques... Pour l’instant, il n’y a pas de possibilités pour la formation d’un cabinet, sauf à condition que Babiš quitte son poste, en raison de l’affaire dite du nid de cigognes dans laquelle il fait l’objet de poursuite. »
L’éditorial du quotidien Lidové noviny de ce mercredi a titré que « lors du vote de confiance à la Chambre des députés, Andrej Babiš a essuyé son premier échec ». Le journal Deník Referendum remarque pour sa part qu’il était déjà clair depuis plusieurs semaines que le cabinet d’Andrej Babiš allait échouer à obtenir la confiance.
L’ensemble des partis d’opposition ont en effet déclaré à différentes reprises qu’ils n’avaient pas l’intention de soutenir un cabinet ayant à sa tête un Premier ministre qui est poursuivi en justice, d’autant plus que celui-ci ignorait ses partenaires politiques avec lesquels il n’avait pas la moindre intention de négocier... L’hebdomadaire Reflex est allé plus loin encore :
« La tentative du mouvement ANO d’imposer un gouvernement minoritaire peut être perçu comme étant celle d’un coup d’Etat. Un parti qui n’a obtenu aux élections que 29 % des suffrages ne devrait pas aspirer à usurper tout le pouvoir gouvernemental. Un cabinet minoritaire présente une solution seulement lorsque de longues négociations de coalition n’aboutissent pas. »
Les ponts de Prague en mauvais état
Les 23 ponts qui se trouvent à Prague sont en très mauvais état. C’est ce que révèle le dernier rapport rédigé pour la municipalité de Prague par l’Administration technique des communications. Il ne s’agit pas seulement de petits ponts et de passerelles peu fréquentés, mais aussi de ponts clés de la capitale comme, par exemple, le pont Hlávka au centre-ville sur lequel circule chaque jour près de cinquante mille voitures et des centaines de tramways. Un texte mis en ligne sur le site aktuálně.cz a à ce sujet précisé :« Les ponts qui surplombent la rivière Vltava ont subi de dures épreuves lors des inondations en 2002 et 2013. Toutefois, le problème concerne également d’autres sortes de ponts ce qui prouve qu’il est principalement causé par leur mauvais entretien. Une situation qui a été négligée voire ignorée par les responsables municipaux jusqu’à la chute, en décembre dernier, d’une passerelle en béton sur la Vltava dans le quartier de Troja qui a fait quatre blessés. Désormais, l’état des ponts semble devenir un des principaux sujets des élections communales qui auront lieu en octobre 2018. »
L’auteur de cet article estime qu’il existe encore d’autres causes au mauvais état des ponts qui d’ailleurs ne concerne pas seulement Prague mais l’ensemble du pays. Selon lui, il y aurait aussi un rapport avec la mentalité qui privilégie ce qui est nouveau et qui a un certain dédain pour ce qui existe déjà ou qui est vieux.
Le théâtre J. K. Tyl de Plzeň s’ouvre au cinéma français
Edmond est le titre d’un nouveau film français, adaptation de la pièce éponyme d’Alexis Michalik, dont le tournage a commencé dans les locaux du théâtre J. K. Tyl à Plzeň. Consacré à Edmond Rostand, l’auteur du très célèbre Cyrano de Bergerac, le film est la première réalisation de Michalik, qui signe également le scénario du film. Le site de l’hebdomadaire Týden explique pourquoi le choix des cinéastes français s’est justement porté sur cet établissement historique de la métropole de la Bohême occidentale :« L’important pour les cinéastes, c’est que le théâtre de Plzeň s’est déclaré prêt à interrompre pour un mois sa programmation et à leur ouvrir ses portes. Un autre atout très important, c’est que les dispositions architecturales du théâtre répondent au maximum à celles du théâtre dans lequel Cyrano a été créé pour la première fois. De même, le théâtre de Plzeň qui a été construit au début du XXe siècle dans le style Art nouveau, dispose d’une scène assez spacieuse ce qui permet d’y installer assez facilement les décors. Or, en dépit du fait que la majorité des moments clés du film se déroulent à Plzeň, on peut s’attendre à ce que seuls des connaisseurs et des initiés puissent le reconnaître. Pour le théâtre, la présence des cinéastes français est une affaire de prestige qui signifie également un apport économique qui lui permettra de mettre sur pied certaines innovations technologiques. »
Le film dont l’histoire se déroule en 1895 et, puis, en 1897, sera tourné également à Karlovy Vary, à Prague et dans le sud de la France. L’équipe française compte au total 120 personnes, dont une quarantaine de comédiens. En raison de la barrière de la langue, les acteurs tchèques ne jouent dans ce film que de petits rôles.
Une nouvelle version de l’hymne national pour les JO
Pour satisfaire à une demande du Comité olympique tchèque, le compositeur Miloš Bok a été chargé de créer une nouvelle variante de l’hymne national, Où est ma patrie. Les quatre versions qu’il a créées et enregistrées en décembre dernier sont à ce jour sous embargo avant d’être soumises à une évaluation d’un groupe d’experts. Le quotidien Lidové noviny a rappelé à ce propos :« L’hymne tchèque a connu certaines innovations il y a dix ans déjà, à l’occasion du 90ème anniversaire de la fondation de la république, des changements qui ont été initiés par le Premier ministre de l’époque, Mirek Topolánek. Cet hymne remanié, choisi parmi quatre autres versions proposées, a été enregistré par l’orchestre du Théâtre national sous la baguette de Jiří Bělohlávek. Un chef d’orchestre désormais défunt qui n’a jamais manqué une occasion d’exprimer son admiration de l’hymne tchèque, estimant qu’il est un des plus beaux qui existent. »
L’auteur de l’article remarque que l’hymne national constitue un grand thème pour le milieu sportif et ce depuis longtemps déjà, car c’est effectivement à l’occasion des événements sportifs qu’il est le plus souvent joué. Il estime également que tout essai de modification du chant remontant à 1834, devenu depuis 1918 l’hymne national, risque de soulever des protestations. Cela dit, il semble clair qu’au bout de cent ans, toute œuvre artistique est appelée à subir ne serait-ce que certaines adaptations fines, à condition qu’elles soient inventives et érudites.
En attendant la cérémonie récompensant les meilleurs films tchèques
L’Académie tchèque du film et de la télévision a fait connaître les films nominés pour les Lions tchèques, équivalents des Césars français, et qui sont annuellement décernés aux meilleurs films tchèques. Les académiciens avaient à choisir parmi 51 long-métrages, films d’animations et films documentaires. L’auteur d’une note publiée dans le quotidien Mladá fronta Dnes a remarqué à ce propos :« Il y a une quantité impressionnante de films proposés. Les académiciens se sont retrouvés avec une tâche difficile, d’autant plus que les nominations s’étendent sur une quinzaine de catégories différentes. Toutefois, force est de confirmer ce que les critiques de cinéma ont remarqué au cours de l’année écoulée. C’est que parmi les films réalisés ne se trouve aucune œuvre qui puisse être considérée comme une véritable révélation. Et comme dix films seulement ont été retenus par les académiciens, les cinéastes tchèques devraient peut-être comprendre qu’inonder les salles de cinéma de films futiles n’a aucun sens. »
La cérémonie de la remise des prix aux meilleurs films tchèques qui sera retransmise par la Télévision tchèque, se déroulera le 10 mars prochain, dans la salle du Rudolfinum à Prague.