Merkel, Macron et Cie ont fait la connaissance d’Andrej Babiš
C’était une première attendue. Par les médias et observateurs tchèques, bien sûr, mais aussi par les dirigeants européens. Deux jours après la nomination de son gouvernement, Andrej Babiš a représenté pour la première fois la République tchèque en sa nouvelle qualité de Premier ministre lors d’un sommet européen. Et à Bruxelles, jeudi et vendredi, malgré le débat toujours compliqué sur la migration, le leader du mouvement ANO a, semble-t-il, laissé une impression plutôt positive.
Pour autant, le nouveau gouvernement entend faire preuve de solidarité, et ce avec les trois autres pays membres du Groupe de Visegrád (V4 – Hongrie, Pologne, Slovaquie), comme l’a expliqué Andrej Babiš en conférence de presse jeudi soir :
« Nous avons commencé avec une réunion des Premiers ministres du Groupe de Visegrád durant laquelle nous avons confirmé ce que je j’appellerais le projet libyen, à savoir que nous souhaitons régler le problème migratoire en dehors du continent européen. C’est de l’argent qui est destiné au fonds en faveur du gouvernement italien, celui-ci ayant un accord avec la Libye pour la protection des frontières de la Libye. Nous avons ensuite informé le président de la commission européenne Jean-Claude Juncker de notre démarche et le Premier ministre italien. Tous deux l’ont acceptée et accueillie positivement. »
Au total, c’est à hauteur de 35 millions d’euros que le V4 entend alimenter le fonds européen en faveur de l’Afrique qui doit servir à endiguer l’arrivée de réfugiés.S’il a reconnu que la soirée avait été animée et tendue, Andrej Babiš s’est néanmoins dit confiant quant à l’issue des discussions relatives au mécanisme de répartition des migrants. Comme le président du Conseil européen Donald Tusk, qui a regretté l’existence du fossé existant entre pays de l’Ouest et de l’Est, le Premier ministre tchèque souhaite que les émotions soient mises de côté pour mieux travailler. Un peu en somme comme il entend le faire aussi à l’échelle nationale.