Roland-Garros : sans briller, Plíšková poursuit son petit bonhomme de chemin

Karolína Plíšková était la dernière joueuse tchèque en lice dans les tableaux de simples à l’aube de la deuxième semaine de Roland-Garros. Elle l’était, et elle le reste. Malgré une qualité de jeu de son propre aveu très moyenne, la n° 3 mondiale s’est qualifiée pour les quarts de finale du tournoi parisien en battant difficilement, lundi, la modeste Paraguayenne Veronica Cepede en trois sets (2-6, 6-3, 6-4).

Karolína Plíšková, photo: ČTK

Heureuse. « Très heureuse » même, selon ses propres dires. Mais réaliste aussi. Pour la première fois de sa carrière, Karolína Plíšková participera, ce mercredi, aux quarts de finale à Roland-Garros. Pour autant, la Tchèque, qui a multiplié les fautes directes dans le premier set de son huitième de finale, est bien consciente qu’elle est encore très loin de ses standards habituels en termes de qualité, comme elle l’a admis à l’issue de sa victoire contre Cepede :

« Je ne suis pas contente de mon niveau de jeu. Je voudrais être plus agressive sur le court, mais pour cela, il faudrait déjà que je commence par mieux servir. Mon adversaire m’a fait courir, et ce n’est pas comme ça que je veux jouer. Ma seule satisfaction est le résultat final. Je n’ai pas bien joué, mais j’ai compensé avec la combativité. Cela est parfois plus important que le jeu, même si je dois reconnaître que je n’ai que cette combativité depuis le début du tournoi. »

En quarts de finale, Karolína Plíšková retrouvera Caroline Garcia. Comme elle, la Française (27e mondiale) figure à ce stade de la compétition sur la terre battue parisienne pour la première fois de sa carrière. Il s’agira donc d’un duel de novices dont la Tchèque, ne serait-ce que de par son statut de tête de série n° 2, sera la favorite sur le papier. Mais pour atteindre le dernier carré du tournoi, Plíšková sait qu’elle devra faire beaucoup mieux que ce qu’elle propose depuis le début de la quinzaine :

« Cela ne fait aucun doute. Ce ne sera plus une adversaire qui ‘se bat’ toute seule. Si je joue en quarts de finale comme je l’ai fait jusqu’à présent et que je continue à envoyer les balles dans les bâches, je n’aurai absolument aucune chance. Il va donc falloir que je m’améliore, mais je ne désespère pas, car je suis le type de joueuse qui élève généralement son niveau de jeu lorsque les adversaires sont meilleures. »

Karolína Plíšková, photo: ČTK

Si elle parvient à mettre en pratique la théorie de sa montée en puissance et qu’elle passe l’obstacle Garcia, il ne manquera plus ensuite qu’une victoire à Karolína Plíšková pour accéder à la deuxième finale d’un Grand Chelem de sa carrière (après l’US Open en 2016) et ainsi devenir la nouvelle numéro un mondiale au classement WTA. Des perspectives alléchantes qui ne doivent cependant pas faire oublier que ses principales adversaires se trouvent à Paris dans la même moitié de tableau que la Tchèque, comme le rappelle d’ailleurs très justement la légendaire Martina Navrátilová :

« Halep et Svitolina me font très bonne impression, peut-être plus encore Svitolina dont on voit qu’elle a confiance en elle. C’est toujours un avantage, mais Halep joue aussi un très bon tennis. Je suis très curieuse de voir leur affrontement en quarts de finale, car ce sont pour moi les deux grandes favorites pour le titre. Plíšková a ses chances aussi. Elle ne joue pas forcément très bien sur terre battue, mais elle a fait de grands progrès sur le plan psychique ces dernières années. »

Des progrès dont on aura, peut-être, la confirmation dès ce mercredi dans un quart de finale où Karolína Plíšková aura également le public français contre elle.