Présidentielle tchèque : la course aux signatures est lancée

Photo : Filip Jandourek, ČRo

Afin de pouvoir se présenter à l’élection du président de la République tchèque, les candidats se doivent de recueillir les signatures de 50 000 électeurs, ou de disposer du parrainage de vingt députés ou encore de dix sénateurs. C’est la première possibilité, a priori la plus compliquée, qu’ont choisie les trois principaux candidats, pour l’heure, au deuxième scrutin de l’histoire du pays qui se tiendra, en début d’année prochaine, au suffrage universel direct.

Miloš Zeman,  photo : Filip Jandourek,  ČRo
Selon un récent sondage effectué par l’agence Median pour la Radio publique tchèque, c’est Miloš Zeman, candidat à sa propre succession au Château de Prague, qui arrive en tête des préférences des Tchèques avec 37 % d’intentions de vote. Derrière l’actuel chef de l’Etat, Michal Horáček serait également en position de se qualifier pour le second tour, puisqu’il recueillerait 20 % des suffrages. Enfin, Jiří Drahoš arriverait en troisième position, avec un score de 17%.

Mais bien de l’eau coulera encore sous les ponts d’ici à la tenue du scrutin en janvier 2018, et les chiffres d’aujourd’hui ne seront très probablement plus les mêmes dans quelques mois. En attendant l’annonce, probablement dans les semaines à venir, de candidatures d’autres personnalités susceptibles de succéder à Miloš Zeman, celui-ci, qui a fait part de son intention de briguer un second mandat en février dernier, lance lentement mais sûrement sa campagne ; une campagne dont l’équipe sera, ne serait-ce qu’officiellement, dirigée par son épouse Ivana Zemanová. Femme très discrète, la Première dame tchèque a expliqué pourquoi elle avait cette fois accepté d’apparaître en première ligne aux côtés de son mari Miloš:

Ivana Zemanová,  photo : ČTK
« Je pense que le rôle d’une femme est de suivre son homme et de le soutenir dans ses entreprises. Ma participation est donc l’expression de l’estime que je porte à mon mari. »

Pour Miloš Zeman et son épouse, c’est le Parti des droits des citoyens (SPO), une formation qu’il a lui-même fondée il y a quelques années de cela et dont il reste le président d’honneur, qui se chargera de recueillir le soutien, comme le précise son président Jan Veleba :

« A partir de la fin du mois de mai, des équipes composées de volontaires se rendront dans les communes et villes tchèques de plus de 5 000 habitants partout dans le pays. Chaque Tchèque aura ainsi la possibilité de signer la pétition de soutien. »

Jiří Drahoš,  photo : Filip Jandourek,  ČRo
Une façon de faire qui ne sera pas celle de Jiří Drahoš. Bien qu’il se présente en candidat apolitique et indépendant selon ses propres dires, l’ancien président de l’Académie des sciences, qui n’a jamais été membre d’un quelconque parti, préfère procéder autrement.

« Je ne prévois pas pour l’instant de participer à cette campagne sur le terrain en me lançant dans une tournée d’autopromotion à travers le pays. J’entends bien recueillir ces 50 000 signatures, mais ce ne sera certainement pas en passant mon temps dans des chapiteaux ou des stands. »

Pour parvenir à ses fins, l’équipe autour de Jiří Drahoš a donc préférer envoyer des centaines de pétitions. De son côté, Michal Horáček a lancé sa campagne de signatures à Pâques, lui aussi aidé dans sa démarche par des volontaires. Et s’il est pour l’heure encore très loin du compte, le musicien et homme d’affaires affirme que les choses devraient avancer assez rapidement :

Photo : Filip Jandourek,  ČRo
« J’ai demandé aux gens que nous avons sollicités ou qui ont manifesté de l’intérêt pour notre candidature de nous renvoyer les pétitions pour le début du mois de mai. Pour l’instant, nous n’avons encore reçu que quelques centaines de signatures, mais nous en saurons alors un peu plus sur notre avancement. »

Par rapport à l’élection précédente en 2013, qui a été la première de l’histoire de la République tchèque au suffrage universel direct, il ne suffit cependant plus de signer la pétition pour exprimer son soutien à un candidat, mais également de mentionner le numéro d’une pièce d’identité, et ce de façon à éviter, comme cela avait le cas il y a cinq ans, les éliminations de certains candidats pour fausses signatures.