A quoi ressemblait la musique préhistorique ? Comment momifier un corps ? Quel est le quotidien d’un archéologue ? Les réponses à toutes ces questions et à plein d’autres encore seront données dans le cadre de la Journée internationale de l’archéologie qui se tient samedi dans une soixantaine de musées et d’institutions de République tchèque.
La Journée internationale de l’archéologie est née en 2011 à l’Institut archéologique américain, une association qui s’efforce de promouvoir cette discipline auprès du grand public. La première édition était seulement américaine, mais l’événement a bénéficié d’un si grand intérêt qu’il a vite été copié dans d’autres pays du monde entier. Depuis 2014, l’archéologie est mise à l’honneur, tous les troisièmes samedis du mois d’octobre, également en République tchèque. Organisateur pour ce pays, Pavel Titz de l’Institut d’archéologie classique de l’Université Charles, présente les principales raisons qui motivent les archéologues tchèques à s’associer à cette manifestation :
Pavel Titz, photo: ČT Art
« Nous voulons que les gens se rendent compte que l’archéologie s’efforce principalement d’entretenir le patrimoine public. C’est-à-dire pas quelque chose qui appartient à des archéologues, mais un patrimoine matériel, caché dans le sol, qui appartient à tous les habitants de notre planète. Car il est malheureusement très souvent endommagé par différents travaux de construction, par le fait qu’on ne demande pas à faire des fouilles avant de commencer à construire, etc. On pourrait comparer le patrimoine archéologique à d’autres œuvres d’art. Tout le monde considère comme normal de ne pas abîmer des peintures à la galerie ou des livres à la bibliothèque. On devrait avoir le même respect face à des artéfacts archéologiques, qu’ils soient déjà découverts ou non. »
La programmation de cette troisième édition tchèque est riche et variée. Durant toute cette journée de samedi, les amateurs d’histoire peuvent participer à différentes conférences, sur le travail des archéologues, ou bien au sujet de la vie des hommes préhistoriques, des anciens Egyptiens ou encore des anciens Grecs. Une vidéoconférence depuis un chantier de fouilles à Abousir, en Egypte, est également au programme, avec pour objectif de familiariser le public avec la mission des égyptologues tchèques. Pavel Titz poursuit :
Photo: Facebook de Mezinárodní den archeologie
« Le public peut prendre part par exemple à des promenades archéologiques. C’est-à-dire qu’on se balade en compagnie d’un archéologue qui explique où des fouilles ont été réalisés, ce qu’on y a trouvé… Je crois que cela peut être assez révélateur même pour les locaux qui vivent sur ces lieux mais qui ne connaissent pas forcément leur histoire. Et puis, les musées organisent toute sorte de festivals et d’ateliers grâce auxquels les adultes et les enfants pourront essayer différentes activités ; par exemple écouter de la musique préhistorique, travailler le silex, créer de la céramique, essayer les différentes techniques du moulage des grains et beaucoup d’autres choses encore. Tout cela me semble très intéressant. »
Si la première Journée internationale de l’archéologie en République tchèque a été célébrée uniquement à Prague, cette année, elle réunit plus de soixante institutions archéologiques, situées en Bohême et en Moravie. Pavel Titz se félicite de cette évolution :
Photo: Facebook de Mezinárodní den archeologie
« Un grand nombre d’événements se tiendront, bien sûr, à Prague parce qu’il y a plusieurs institutions archéologiques, dont l’Université, le Musée national, l’Institut archéologique de l’Académie des sciences, et même quelques institutions privées. Mais ce que j’apprécie le plus sur cette Journée internationale de l’archéologie, c’est le fait que même des archéologues de petites villes ont décidé de préparer un programme spécial pour le public, et ce malgré le travail supplémentaire que cela demande. C’est fantastique ! Car tout le monde sait que Prague est un bijou et que des gens du monde entier viennent admirer ses monuments. Mais grâce à l’archéologie, vous pouvez vous rendre compte que n’importe quel coin du pays qui porte des traces des civilisations humaines est extraordinaire. »
