Le Slavia remporte le derby des « S » pragois et enfonce le Sparta
Dimanche était jour de derby à Prague ! Pour la 286e fois de leur histoire, le Sparta et le Slavia s’affrontaient dans le cadre de la 8e journée du championnat de République tchèque. Et pour la première fois depuis 2008, les Rouges et Blancs du Slavia se sont imposés (2-0) sur la pelouse de leur grand rival. Comble du bonheur pour leurs supporters : cette victoire, en plus de replacer le Slavia dans le haut du classement, a abouti au limogeage, ce lundi, de l’entraîneur du Sparta, Zdeněk Ščayný, sacrifié sur l’autel d’une déception et d’un ras-le-bol grandissants du côté de Letná.
« Oui, cette victoire, c’est beaucoup de joie ! C’est une joie d’autant plus grande pour moi que je suis passé par le Sparta et que tout ne s’y est pas bien passé (cf. : http://www.radio.cz/fr/rubrique/sport/a-prague-simon-deli-marche-sur-les-pas-de-wilfried-bony). Alors, quoi de plus beau que de gagner ici le derby avec le rival ? »
A la sortie des vestiaires dimanche après-midi, Simon Deli confirmait qu’une victoire dans le derby n’a absolument pas la même saveur que celle dans un autre match d’un dimanche plus ordinaire de la ePojisteni.cz liga. Vainqueur de la très grande majorité de ses duels avec les attaquants du Sparta, le défenseur central ivoirien du Slavia a grandement contribué au succès de son équipe, le premier depuis huit ans au stade de Letná. A l’époque, le Slavia, entre autres grâce à un doublé de Vladimír Šmicer et à un but de son milieu de terrain français Mickaël Tavares, s’y était imposé (4-1) sur la route de son deuxième titre de champion de République tchèque consécutif.Cette fois, il est encore bien trop tôt pour affirmer que l’histoire se répétera en fin de saison. Néanmoins, et comme déjà en 2008, c’est très logiquement que le Slavia a pris le dessus sur un Sparta qui, lui, a enchaîné son quatrième match consécutif sans victoire. Ce succès permet au Slavia, qui compte un match de retard sur tous ses concurrents, de grimper à la cinquième place au classement, à trois points du Sparta ou à sept du Viktoria Plzeň et de Mladá Boleslav, deuxièmes à égalité avec un point de moins que le surprenant leader, une sympathique et rafraîchissante équipe de Zlín que les journalistes tchèques ont déjà rebaptisée « Zlíncester » en référence, bien entendu, au Leicester champion surprise d’Angleterre la saison dernière.
Dimanche, le héros, d’abord malheureux puis plus heureux, du match a été Muris Mešanović. Après avoir vu son penalty repousser par le gardien du Sparta en toute fin de première mi-temps, l’attaquant bosnien, étrangement seul à reprise d’un ballon repoussé par le poteau, a ouvert le score peu après l’heure de jeu :« L’entraîneur et mes coéquipiers m’ont soutenu à la mi-temps. Ils m’ont dit de relever la tête et de continuer à jouer. Alors, bien sûr, ce but est un vrai soulagement. Il était important pour moi de retrouver mes esprits et de bien reprendre la deuxième mi-temps. »
Le deuxième but signé Jaroslav Zmrhal à la 79e minute suite à une longue chevauchée conclue d’un tir à ras de terre a fini de confirmer la supériorité, ne serait-ce que l’espace de ces quatre-vingt-dix minutes, du Slavia.
Dans le camp du Sparta, où Tomáš Rosický était encore une fois absent en raison d’une nouvelle blessure musculaire, c’est un sentiment de frustration qui régnait. La colère gronde même, puisque Zdeněk Ščasný a rendu son tablier d’entraîneur, comme l’a confirmé ce lundi l’attaché de presse du club, Ondřej Kasík :
« Nous avons trouvé un terrain d’entente, ce qui signifie que Zdeněk Ščasný lui-même a proposé sa démission et que nous l’avons acceptée. Il a estimé que l’équipe avait besoin d’une nouvelle impulsion et qu’il n’était plus l’homme de la situation. Les résultats décevants ne sont pas la seule raison de cette décision. Nous ne sommes pas satisfaits non plus des performances d’ensemble de l’équipe depuis le début de saison. »Eliminé dès le 3e tour préliminaire de la Ligue des champions, défait (0-3) à Southampton pour son premier match de poule en Ligue Europa, une compétition dont il a été quart de finaliste la saison passée, le Sparta ne va pas bien sur la scène européenne. La réception de l’Inter Milan ce jeudi à Prague pour ce qui devrait être considéré comme un match de gala s’annonce dès lors plutôt comme une corvée.
Mais c’est surtout sur la scène nationale que le Sparta vit mal sa situation de club le plus riche du pays auquel le titre de champion échappe régulièrement ces dernières saisons. Seulement cinquièmes malgré d’importants efforts financiers cet été pour renforcer l’équipe, les Pragois, qui comptent déjà huit points de retard sur Zlín et quatre sur Plzeň, sont très loin de l’objectif prioritaire annoncé par leurs dirigeants pour cette saison : la reconquête d’un titre de champion dont le Slavia, suite à sa victoire dans le derby, peut, lui, en revanche désormais rêver.