Vive le foot de l’Est
Entre les tours préliminaires des coupes d’Europe et la 2e journée du championnat de République tchèque, la semaine dernière a de nouveau été très « footballski », du nom du site francophone consacré au football de l’Europe centrale et de l’Est. Radio Prague a d’abord assisté au match retour entre le Sparta Prague et l’Etoile Rouge de Belgrade en Ligue Europa jeudi, puis à l’affiche qui opposait le Baník Ostrava de l’inusable Milan Baroš au Slavia Prague, champion en titre, en HET Liga. Rencontre avec deux de leurs acteurs francophones, Damien Le Tallec et Simon Deli.
« Nous avons maîtrisé notre sujet aujourd’hui. Nous avons respecté le plan que nous avions établi avant le match. Cela a bien fonctionné. Nous avons un peu subi en deuxième mi-temps, mais la qualification est au bout. »
-Le but que vous avez inscrit assez rapidement en première mi-temps vous a grandement facilité la tâche. On a ensuite senti que cela était devenu trop difficile pour le Sparta…
« Oui, ils ont un peu lâché mentalement après l’ouverture du score. Mais c’était dur pour eux : il aurait fallu qu’ils inscrivent quatre buts pour se qualifier. C’était une mission quasi impossible, tandis qu’au contraire, ce but nous a fait beaucoup de bien. »
-On a vu votre équipe déjà bien en place et organisée, à la différence du Sparta qui construit une nouvelle équipe…
« Chez nous aussi, il y a beaucoup de nouveaux joueurs et un nouvel entraîneur, qui met beaucoup de nouvelles choses en place. Mais comme on l’a vu aujourd’hui, cela fonctionne bien. »-Comment cela se passe pour vous ? Le championnat serbe n’étant pas très suivi, cette Ligue Europa est-elle un moyen de vous mettre en valeur ?
« Oui ! Nous avons échoué de peu la saison dernière en Ligue des champions après un match retour complétement fou contre Lugodorets que nous aurions pourtant dû gagner. Même si le Sparta Prague est une très bonne équipe avec beaucoup de recrues, nous avons retenu l’expérience de l’année dernière. Mais ce n’est pas fini. Il faut attendre le tirage au sort des barrages et voir quel sera notre prochain adversaire en espérant éviter le très lourd. »
-Quand on voit comme ce soir le nombre de vos supporters qui ont fait le déplacement à Prague, on sent bien que la coupe d’Europe est essentielle pour tout le club …
« Ah oui, c’est même tout pour eux ! C’est l’histoire du club. L’Etoile Rouge a quand gagné la coupe des champions (en 1991 en finale contre Marseille) et cela fait très longtemps que le club n’a même plus disputé un tour de barrages. Alors oui, l’attente est grande. Cela faisait même quarante ans que l’on n’avait plus battu une équipe tchèque… Mais, encore une fois, ce n’est pas fini : le plus dur, c’est toujours le dernier tour. »
-Vous êtes le premier joueur français à évoluer dans le championnat de Serbie, qui plus est dans ce club très particulier de l’Etoile rouge. Etes-vous satisfait de votre expérience ?
« Ah, je suis très content ! Vraiment. C’est un grand club avec une ferveur incroyable. Quand on joue à domicile, c’est devant 50 000 personnes. Le dernier tour de barrages va être fantastique. Même si c’est vrai que le championnat n’est pas très compétitif, j’adore cette expérience serbe. Et si j’y suis venu, c’est aussi pour jouer l’Europe. Il faut donc absolument passer le dernier tour. »
Et ce dernier tour de barrages verra l’Etoile Rouge opposée aux Russes du FC Krasnodar. Un adversaire probablement autrement plus compliqué que ce Sparta décidément bien décevant en ce début de saison.
Simon Deli : « Il y avait mieux à faire à Ostrava »
Autre compétition, autre stade et autre chaude ambiance : de retour parmi l’élite après une saison passée en deuxième division, le Baník Ostrava accueillait le Slavia Prague, dimanche, pour le compte de la 2e journée de l’HET Liga, le championnat de République tchèque. L’affiche, restée vierge de buts (0-0) malgré les nombreuses occasions pour le Slavia d’un côté et les efforts de Milan Baroš l’enfant chéri du Baník de l’autre, n’a pas tenu toutes ses promesses en termes de spectacle, sauf dans les tribunes, bien remplies et comment souvent très animées à Ostrava. Au coup de sifflet final, Simon Deli, le défenseur central ivoirien du club pragois, ne faisait cependant pas trop la fine bouche au micro de Radio Prague et se contentait de ce point ramené d’un déplacement en Moravie-Silésie toujours délicat :« C’est un résultat positif à partir du moment où on ne perd pas. Maintenant, nous avons eu des espaces et des occasions que nous n’avons pas concrétisées. On termine donc sur ce 0-0 qui n’est pas une très bonne opération au classement. »
-Il y avait donc mieux à faire…
« Oui. Ostrava n’a pratiquement pas tiré au but et nous avons eu tout le match en mains. Il est donc préférable de se tourner déjà vers la prochaine rencontre. »
-En défense centrale, vous avez souvent été au duel avec Milan Baroš, l’idole locale. Vous commencez à bien le connaître ?« J’avais déjà joué cinq ou six fois contre lui. C’est un très bon joueur, mais je ne fais jamais trop attention à mes adversaires directs. Je préfère me concentrer sur mon match pour aider l’équipe au maximum. »
-En raison de la coupe d’Europe, les joueurs alignés en début de match tournent beaucoup depuis le début de saison. Peut-il s’agir d’un désavantage ?
« Je ne dirais pas ça. Mais il faut quand même trouver certains automatismes. La saison sera longue, il y aura beaucoup de matchs et il faut donc gérer le groupe. En tous les cas, tous les joueurs qui ont été alignés aujourd’hui ont le potentiel pour cela, ce n’est donc pas vraiment un problème. »
-Un mot sur la Ligue des champions : malgré la qualification pour les barrages, le match retour en Biélorussie mercredi dernier (défaite 1-2) a été très compliqué pour le Slavia…
« Les matchs européens sont toujours compliqués à jouer. Heureusement, nous avons marqué le but à l’extérieur qu’il fallait et qui nous propulse en barrages. Nous avons maintenant encore un très bon adversaire à affronter (l’APOEL Nicosie) et il faudra donner le maximum pour accéder à la phase de groupes. »
En attendant de reparler coupes d’Europe à la mi-août, le Viktoria Plzeň a conservé son fauteuil de leader en championnat en s’imposant sur la pelouse de Jablonec (1-0). Le club de Bohême de l’Ouest partage la première place avec le Sigma Olomouc ; le promu de Moravie, qui a disposé du Slovan Liberec (2-1), est la seule autre équipe de l’HET Liga à avoir fait le plein de points lors des deux premières journées.