80 ans de Radio Prague – Nos auditeurs se confient (IV) : « Ecouter la radio sur la plage, le bonheur »

Gilles Gautier, photo: Archives du Radio Club du Perche

Ce mercredi 31 août, Radio Prague célèbre son 80e anniversaire. A cette occasion, nous vous proposons une série d’entretiens avec quelques-uns de nos auditeurs. Des auditeurs de longue date à la fois passionnés de radiodiffusion et par ce qui se passe dans le monde. Des gens pour qui la radio reste le média moderne qu’il était déjà il y a quatre-vingt ans de cela, un moyen aussi d’assouvir leur curiosité et de voyager via les ondes. Après Christian Ghibaudo et André Biot, passionnés respectivement d’histoire et de sport, c’est à Gilles Gautier, président du Radio Club du Perche, que nous avons donné la parole. Après la première partie lundi, voici la suite de cet entretien dans lequel Gilles évoque cette passion très particulière que sont le radioamateurisme et l’écoute des ondes courtes :

Gilles Gautier,  photo: Archives du Radio Club du Perche
« Il m’est arrivé d’avoir des amis à la maison, et quand je leur expliquais ma passion, beaucoup ne connaissaient pas. Ils sont étonnés de voir qu’avec un petit poste, on peut écouter des stations comme la Chine ou la Corée, et ce avec une très bonne qualité de réception et de son, comme si on écoutait RTL ou Europe 1. Les gens ne savent pas que beaucoup de stations de radio émettent des émissions dans différentes langues, sur différentes fréquences, à différentes heures et dans différentes directions. Tout ça, ce n’est pas effectivement pas facile à expliquer. Personnellement, j’ai découvert la diffusion en ondes courtes quand j’avais 26 ans. Avant cela, je ne savais pas moi non plus que l’on pouvait écouter le monde entier avec un simple poste de radio. »

Radio Prague ne diffuse ses émissions sur ondes courtes depuis 2011. Qu’est-ce que l’arrêt d’une telle station signifie pour vous, radioamateurs ?

« Pour nous, c’est toujours désolant quand une station s’arrête, car c’est notre passion. Certes, avec l’ordinateur, l’écoute est très facile, mais bon… Quand j’écoute la radio, je suis en haut chez moi dans mes combles. J’écoute en cherchant, je tourne parfois le cadran un ou deux crans au-dessus ou en-dessous pour mieux capter… C’est ce que j’ai dit dans un éditorial de la revue que le Radio Club du Perche édite tous les deux mois : quand je m’en occupais au début, il y avait six pages de fréquences pour les émissions en français, alors qu’aujourd’hui nous avons bien du mal à en remplir quatre… C’est vraiment désolant. A chaque fois, on se dit que c’est encore une station en moins. Finalement, on se raccroche à ce qui reste et on écoute plus souvent les dernières stations. »

Néanmoins, comprenez-vous cette politique des stations d’arrêter la diffusion en ondes courtes ? Et quel sera l’avenir, selon vous, de ce type de diffusion ?

Photo: Archives du Radio Club du Perche
« Dans notre revue, nous avons consacré un grand article consacré à l’avenir de la radio… L’avenir n’est pas rose. Je comprends que la diffusion est beaucoup moins onéreuse par Internet. Pour les ondes courtes, il faut un émetteur, et cela coûte cher. Mais de l’argent, quand on veut, on peut en trouver. La question est de savoir si cela vaut le coup. Certaines stations estiment que oui puisque, Radio Slovaquie Internationale, par exemple, propose de nouveau une émission en ondes courtes dans la journée. Radio Canada aussi le fait désormais une fois par semaine… Et quel bonheur de pouvoir réécouter le Canada ! La radio par Internet, cela n’a pas le même charme. C’est sûr que la qualité est bonne, mais moi, j’aime bien mon petit poste, comme autrefois. Quand vous êtes au bord de la mer, il suffit d’avoir un poste et quelques piles pour écouter n’importe quelle radio du monde. Alors que bon, vous vous voyez écouter votre ordinateur sur la plage ? »