Travail en prison : un centre d’appel ouvre à Vinařice
La prison de Vinařice, commune de Bohême centrale située au nord-ouest de Prague, accueille à partir de ce lundi un centre d’appel qui devrait employer plusieurs dizaines de détenus. Le projet est développé par l’Administration pénitentiaire de République tchèque avec le soutien de la société A-Giga et du ministère de la Justice. Le ministre Robert Pelikán (ANO) indiquait au printemps dernier sa volonté d’aboutir à une situation proche du plein emploi en prison d’ici quelques années.
A la prison de Vinařice, la chose n’est pas nouvelle puisque l’établissement a déjà accueilli par le passé un centre d’appel. Celui-ci a été fermé au début de l’année par Pavel Ondrášek, qui était à l’époque le directeur de l’Administration pénitentiaire. La fermeture était motivée par le fait que les prisonniers avaient alors accès aux données personnelles de leurs clients. Le Bureau pour la protection des données personnelles (ÚOOÚ) avait pourtant démenti l’information véhiculée dans certains médias selon laquelle les prisonniers pouvaient en faire un mauvais usage.
Depuis lors, Pavel Ondrášek a quitté la tête des services pénitentiaires et le ministre de la Justice, Robert Pelikán (ANO), a fait du travail en prison l’un de ses chevaux de bataille. Commentant le projet de la prison de Vinařice pour le quotidien Hospodářské noviny, il explique que le fait d’exercer un emploi en détention facilite la réintégration dans la société à l’issue de la peine. Le ministre cite également des statistiques selon lesquelles le taux de récidive chez les détenus ayant travaillé est moindre que chez ceux qui n’ont pas eu cette opportunité.
La population carcérale en République tchèque est actuellement proche de 20 000 détenus. Parmi eux, environ un tiers travaillent. D’après Robert Pelikán (ANO), ce centre d’appel est « une étape supplémentaire » vers l’extension du travail en prison à tous les prisonniers capables de travailler. Le dispositif plaît également aux entreprises. La loi leur permet en effet de payer les détenus avec des salaires très inférieurs au salaire minimum en vigueur en Tchéquie.