L’instruction à domicile, toujours plus répandue en République tchèque
Instruire son enfant à domicile semble être une pratique toujours plus appréciée en République tchèque, et ce pour différentes raisons. Au total 8 314 enfants ont déjà expérimenté cette nouvelle méthode d’enseignement depuis 2005, date à laquelle ce droit a été entériné de façon législative.
« Je dirais qu’il s’agit de familles qui s’intéressent à leurs enfants et qui cherchent une alternative. Cela peut être notamment à cause du fait que ce sont des parents, eux-mêmes pédagogues, qui souhaitent une meilleure éducation pour leurs enfants et qui ont une opinion tranchée sur l’éducation. Puis il peut notamment s’agir de personnes ayant différentes opinions du monde, comme par exemple des familles chrétiennes. Par la suite, il peut être question de familles qui veulent voyager ou qui ont des enfants doués pour le sport, pour la musique ou pour un autre domaine. Les familles peuvent par exemple notamment vouloir éduquer leurs enfants dans différentes langues. »
Kateřina Ucháčová, mère de six enfants, explique pour quelles raisons elle a décidé de scolariser ses enfants à domicile et de quelle façon cette instruction se déroule :
« Au départ, on avait l’impression qu’il n’y avait pas d’écoles adéquates dans lesquelles nous pourrions mettre nos enfants. A l’époque, l’école primaire était fermée alors les enfants auraient dû intégrer une école située dans une zone HLM, ce qui ne nous paraissait pas opportun. Donc, la plupart du temps, c’est moi-même et mon mari qui donnons des cours à nos enfants. Pour d’autres matières, nous faisons appel à des professeurs particuliers et parfois ce sont même nos enfants plus âgés qui contribuent à l’éducation des plus jeunes. »Cela fait depuis 2005 que l’instruction à domicile pour les élèves de l’école primaire est inscrite dans la loi. Deux ans plus tard, un nouvel amendement à la loi a élargi cette possibilité pour les enfants du cycle secondaire, et ce malgré le fait que le ministère de l’Education y était tout d’abord réticent, comme l’explique Svatopluk Pohořelý, du syndicat de l’enseignement préscolaire et scolaire et de l’enseignement artistique :
« Le contenu et la coordination de l’enseignement secondaire sont des activités beaucoup plus exigeantes par rapport à celles au sein de l’école primaire. On peut notamment mentionner cette possibilité limitée pour les enfants d’acquérir des compétences qu’ils obtiennent en communiquant avec leurs camarades à l’école, et donc pas seulement à travers une communication avec leurs parents ou leurs professeurs particuliers. »Sachant que ces élèves passent des examens deux fois par an à l’école où les professeurs vérifient leurs connaissances, le président de l’Association pour l’instruction à domicile, Martin Klusoň, rejette fermement ces affirmations :
« Nous disposons d’informations de la part des écoles du cycle secondaire, où les directeurs des écoles et les enseignants sont au contraire très enthousiastes à propos de ces élèves. La plupart du temps, ils réussissent à consolider davantage le collectif des élèves. Ils y contribuent par un autre point de vue aussi. Et chose étonnante, ces élèves instruits à domicile deviennent souvent des leaders au sein des classes et aident à la formation du collectif. »Dans la mesure où la loi sur l’éducation ne définit pas clairement quelle forme l’instruction à domicile doit prendre, l’Inspection scolaire tchèque, qui pratique différents contrôles des cas d’instruction à domicile, estime que le niveau des élèves varie selon les écoles. Depuis 2007, 1 600 élèves ont été scolarisés à domicile pour leur classe de terminale.