A Únětice, jouer à la pétanque oui, mais en buvant de la bière
On joue à la pétanque en République tchèque aussi. Mieux encore (même si ce n’est guère étonnant) : on peut y jouer en buvant de la bière. A Únětice, un petit village situé au nord-ouest de Prague, l'Ubulodrom est le plus grand terrain de pétanque couvert existant en République tchèque. Surtout il est l'alliance unique d'une brasserie récemment rénovée et de la pétanque. Responsable du club local « UBU – United Balls of Únětice », Petr Fuksa a présenté les lieux à Radio Prague :
Est-ce que cela signifie que toute personne peut venir à la brasserie, prendre sa bière, manger, prendre ses boules et jouer ?
« Il faut quand même se renseigner à l’avance. On a des entraînements réguliers, tous les mardis et les vendredis, mais on n’est pas là tous les jours. Par contre, il y a des particuliers ou des entreprises qui réservent. On peut se mettre d’accord sur une location ou l’organisation d’un tournoi. On amène un fût de bière sur le terrain et les gens peuvent boire de la bière à la pression, toute fraîche de la brasserie. On peut organiser des repas, on peut diffuser des vidéos de pétanque etc. Les gens en profitent de plus en plus. On a eu pas mal d’événements comme lorsqu’on a accueilli un groupe composé de gens venus du monde entier. Il n’y avait qu’un seul Tchèque, sinon, c’étaient des Mexicains, des Indiens, des Canadiens, des gens du Moyen-Orient. Ils n’avaient jamais joué à la pétanque auparavant, mais ils s’amusaient comme tous ceux qui prennent des boules et jouent dans le cadre de notre événement. On aime bien amuser les gens et la pétanque est un moyen pour se décontracter, pour se reposer, pour oublier le stress de tous les jours. »De nombreux Français sont passés aussi par Únětice, notamment le président de la Fédération internationale de pétanque, qui a fêté le réveillon du Nouvel an à la brasserie et sur les terrains de pétanque il y a quelques années de cela. Quelle est en général leur réaction quand ils découvrent ce monde de la bière et de la pétanque ? C’est une chose à laquelle on n’est quand même pas trop habitué en France…
« Ils aiment bien et reviennent. C’est une belle preuve ! Claude Azéma, le président de la Fédération internationale de pétanque, a déjà passé deux réveillons dans notre brasserie, sur nos terrains. On a inventé cette formule originale de commencer à jouer à 22 heures le 31 décembre et on continue jusqu’au 1er janvier où on termine vers 4 à 5 heures du matin. Il y a aussi un joueur de Lyon qui nous a contactés un jour en février, qui nous a demandé s’il pouvait venir jouer avec un copain. Il est revenu plusieurs jours de suite et le sixième jour il a dit : ‘la République tchèque, c’est fantastique, j’adore ça !’ Je lui ai demandé ce qu’il avait vu à part Prague. Il m’a dit : ‘rien’. Je lui demande alors ce qu’il a visité à Prague même. Il me dit : ‘quasiment rien, j’ai passé mon temps à jouer à la pétanque ici, les gens sont sympas, la bière et bonne et j’aimerais revenir’. Il est déjà venu quinze fois chez nous. Il vient régulièrement pour des concours, amène des bons joueurs. On s’amuse bien. C’est un peu comme ça avec tout le monde : la bière, la brasserie, les boules, un bon repas, ça va tellement bien ensemble ! Et parle français ou pas n’est pas essentiel. »Et pour les gens qui souhaiteraient en savoir plus sur les événements pétanque à Únětice, où peuvent-ils s’informer ?
« Le mieux, c’est de faire un tour sur notre site : www.ubulodrom.cz. Notre club s’appelle UBU. On organise la Ligue d’hiver avec des champions tchèques, des Allemands, mais aussi avec des seniors. On a quelques équipes seniors qu’on entraîne toute l’année. C’est une occasion pour eux de rencontrer des joueurs de bon niveau. On organise quelques concours dans l’année, mais surtout des entraînements. Il y a aussi déjà eu la troisième édition du stage de Claude Raluy qui dirige une école de pétanque reconnue par la Fédération internationale de pétanque. Les deux éditions précédentes ont été un grand succès. C’est pour 12 à 14 personnes, et on avait des gens venus de Suède, du Danemark, d’Allemagne, quelques Français et des Tchèques. L’ambiance pendant les stages est vraiment inoubliable. Les gens se sont soutenus mutuellement pendant trois jours et ont fini comme une grande famille. Nous sommes toujours tous en contact. »