Le gouvernement renforce la sécurité à l’aéroport et dans le métro de Prague
Avant même les attentats à Paris et à Bruxelles, le gouvernement tchèque avait fait du renforcement de la sécurité une de ses priorités. En réaction à la dégradation de la situation en Europe, un audit comptant onze chapitres est actuellement en cours de réalisation. Celui-ci doit permettre de répertorier les différentes menaces, pas uniquement terroristes, auxquelles est ou pourrait être exposé le pays dans un proche avenir. Mardi, ce sont notamment les mesures de sécurité instaurées à l’Aéroport Václav Havel et dans le métro de Prague qu’ont évoquées le Premier ministre Bohuslav Sobotka et le ministre de l’Intérieur Milan Chovanec.
Le jour où le chef du gouvernement et le ministre de l’Intérieur visitaient l’aéroport et le métro de Prague précisément pour évoquer leurs systèmes de sécurité, ces fausses alertes à la bombe sont en somme donc plutôt bien tombées. L’Aéroport Václav Havel, qui a vu passer quelque 12 millions de passagers l’année dernière, et le métro, qui transporte jusqu’à 500 000 personnes quotidiennement, sont logiquement considérés comme des infrastructures stratégiques et des cibles potentielles pour des attaques, comme cela a été le cas à Bruxelles en mars dernier. A Ruzyně, quartier de la capitale dans lequel se trouve l’aéroport, c’est ce qu’a rappelé Bohuslav Sobotka :
« L’objectif du gouvernement est de soutenir dans les prochains mois toutes les démarches qui permettront de garantir au maximum la sécurité de tous les passagers à l’aéroport. Il n’y a aucune raison d’attendre, il convient d’agir le plus vite possible. Les dernières attaques à Bruxelles notamment, où l’aéroport et le métro ont été les cibles des terroristes, sont un avertissement fort. Il est heureux que le gouvernement ait réagi à temps, dès le début de l’année dernière avant même le premier attentat à Paris. Désormais, il est très important de poursuivre intensément la mise en place des différentes mesures préventives. »Qu’on ne s’y trompe cependant pas : moderne, l’aéroport de Prague est déjà bien équipé, comme l’a confirmé Václav Řehoř, président-directeur général de Český aeroholding, le groupe propriétaire de l’Aéroport Václav Havel :
« Nous pensons que l’aéroport est dans un très bon état pour ce qui est de la sécurité. C’est un aéroport qui remplit les exigences les plus pointues d’un point de vue technologique. Nous sommes également en mesure d’investir immédiatement dès qu’une nouvelle directive est prise à l’échelle de l’Union européenne. Nous comptons sur ce point parmi les 30% d’aéroports qui réagissent le plus rapidement. »En l’espace d’un an, depuis que le gouvernement a débloqué des fonds à cette fin, des mesures concrètes ont déjà été entreprises, aussi pour limiter la multiplication des contrôles des passagers. Pour Václav Řehoř, être en mesure de répondre au défi que représente actuellement l’enjeu de la sécurité en Europe est une nécessité :
« Nous sommes déjà très bien organisés. Il y a néanmoins de nouvelles avancées technologiques qui permettent de toujours mieux contrôler en ligne ce qui se passe à l’aéroport. Il s’agit là d’investissements de près de sept millions d’euros que le gouvernement a accepté de financer en janvier 2015. On trouve parmi ces avancées un système de reconnaissance faciale ou des plaques d’immatriculation des véhicules qui nous permet de coopérer plus efficacement encore avec les forces et services de sécurité. Les informations filtrées que nous recevons nous permettent de mieux réagir aux risques potentiels. On parle également de plus en plus du renforcement du périmètre de protection et de nouvelles technologies que je ne peux pas toutes citer mais qui comptent parmi les plus modernes et que nous envisageons de mettre en place. »
Après avoir visité l’aéroport, le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur se sont rendu dans les couloirs et abris souterrains du métro, là où se trouve un système conçu sous le régime communiste. S’il fonctionne toujours aujourd’hui, Jaroslav Ďuriš, le directeur général de la Société des transports en commun de Prague (DPP), admet que ce système mériterait cependant d’être mieux adapté aux besoins actuels :« Notre mission consiste à élaborer une conception modernisée du système de sécurité dans le métro, car c’est un système qui a été pensé dans les années 1970 et 1980 comme un moyen de défense de la population civile mais qui n’a pratiquement plus évolué depuis. Il convient donc de décider si nous voulons développer ce système de protection ou si nous souhaitons le garder dans son état actuel. »
Toujours dans le métro, un renforcement de la surveillance vidéo est également envisagé, tandis que Bohuslav Sobotka s’est félicité de l’instauration de patrouilles conjointes de policiers et de militaires en réaction aux attentats de Bruxelles.