Foot – Ligue Europa : pour le Sparta, un miracle qui en appelle un autre
Le Sparta Prague s’est incliné sur la pelouse de Villarreal (1-2), jeudi soir, en match aller des quarts de finale de la Ligue Europa. Menés au score dès la 3e minute du jeu suite à un but gag semblable à celui inscrit par Zlatan Ibrahimovic contre Manchester City en Ligue des champions mardi, et ultra-dominés par la suite, les Tchèques ont dû au talent de leur gardien, à une réussite presque insolente mais aussi à leur solidarité de limiter les dégâts. Avant le match retour dans son stade de Letná jeudi prochain, le Sparta s’est ainsi offert le droit de rêver à une qualification certes plus hypothétique qu’autre chose, et même fort improbable au vu de la différence de qualité de jeu entre les deux équipes, mais mathématiquement bien réelle.
« Je savais parfaitement quel adversaire et quel type de match nous attendaient ici. Je ne me suis pas trompé : Villarreal est l’équipe la plus forte que nous ayons eu à affronter depuis le début de saison. En même temps, à ce stade de la compétition, on ne pouvait tomber que sur des adversaires compliqués. Mais même si Villarreal aurait pu s’imposer plus largement ce soir, je pense que nous avons fait un match solide, surtout compte tenu du nombre de joueurs absents que nous avions. Avant le match, j’avais dit que mon objectif était de ramener à Prague un résultat qui nous permette d’entretenir un espoir de qualification en vue du retour pour que notre public vienne le plus nombreux possible. C’est le cas et c’est pourquoi je pense que cette courte défaite est un excellent résultat. »
Etouffés par l’habileté de l’équipe espagnole, incapables de relancer et de ressortir proprement le ballon de leur camp, c’est un doux euphémisme d’affirmer que les Pragois ont souffert, surtout qu’ils n’ont dans un premier temps pas vraiment été aidés par leur portier David Bičík :« C’est le cauchemar de chaque gardien de voir un de ses dégagements contrés et d’encaisser un but pareil. Cela ne m’était encore jamais arrivé et j’espère bien sûr que cela ne m’arrivera plus. Malheureusement, il a fallu que cela se produise aujourd’hui dans un match aussi important. Mais qu’auriez-vous voulu que je fasse ? Il fallait continuer à jouer et rester concentré. Mes partenaires m’ont encouragé. Ils m’ont dit que j’allais encore avoir l’occasion d’éviter trois ou quatre autres buts dans le match et de ne pas m’en faire. »
Finalement, David Bičík, malgré un deuxième but encaissé peu après l’heure de jeu de nouveau des pieds de l’attaquant franco-congolais Cédric Bakambu, aura fait beaucoup mieux que cela en permettant à son équipe d’éviter ce qui aurait fort bien pu se transformer en fessée. Héros malheureux du début du match après avoir vu son dégagement contré suite à une passe en retrait sur l’ouverture du score, le gardien du Sparta a ensuite été le héros tout court en se montrant décisif sur sa ligne comme dans ses sorties à de multiples reprises. Auteur de l’égalisation dans le temps additionnel de la première mi-temps en reprenant de la tête un corner, le stoppeur Jakub Brabec était d’ailleurs bien conscient du fait que, malgré donc sa toile monumentale, David Bičík avait été le meilleur Pragois sur la pelouse :
« Je dois avouer que je m’attendais à ce que l’on encaisse au moins un but. Le problème est que nous l’avons encaissé dès l’entame du match… Le plus important est que nous n’en ayons pas pris d’autre dans la foulée. Moi-même je me suis troué en première mi-temps et c’est alors David qui nous a sauvés. Il faut reconnaître que nous nous en tirons plutôt bien ce soir, car nous aurions pu prendre beaucoup plus que deux buts. On peut vraiment remercier notre gardien qui a fait plusieurs arrêts décisifs. »Et si celui-ci en fait (au moins) autant lors du match retour à Prague la semaine prochaine, alors le Sparta, poussé par son public et malgré une défense qui sera décimée par les blessures et les suspensions, pourra continuer à croire au miracle que constituerait une qualification pour les demi-finales.