Foot - Ligue des champions : Plzeň et le Sparta se sabordent

Photo : ČTK

Pas plus que la saison dernière, il n’y aura de club tchèque en phase de poules de la Ligue des champions cette année. Après des résultats pourtant prometteurs à l’aller (victoire 2-1 en Israël et partage 2-2 en Russie), le Viktoria Plzeň et le Sparta Prague ont été éliminés respectivement par le Macabi Tel-Aviv (0-2) et le CSKA Moscou (2-3) dès le 3e tour préliminaire. L’avantage de recevoir au match retour n’a pas suffi au champion et vice-champion de République tchèque pour se qualifier pour le dernier tour préliminaire de la prestigieuse compétition européenne. Bref, une bien triste soirée, une de plus, pour le footbal tchèque...

Les deux clubs tchèques en lice pour décrocher un des dix derniers sésames encore en jeu permettant d’accéder à la lucrative Ligue des champions, ont connu, mercredi, de terribles désillusions au terme de rencontres dont ils semblaient pourtant maîtriser le scénario.

Plzeň s’effondre dans le dernier quart d’heure

Viktoria Plzeň - Macabi Tel-Aviv,  photo : ČTK
Avant ce match retour, qui eût cru que le champion en titre de la Synot liga pouvait se faire sortir par les modestes Israéliens du Macabi Tel-Aviv (www.radio.cz/fr/rubrique/faits/foot-ligue-des-champions-sparta-et-plzen-ne-reste-plus-qua-confirmer)? Probants vainqueurs 2 à 1 au match aller et auteurs de treize succès de rang en phase éliminatoire de la Ligue des champions, les joueurs du Viktoria Plzeň semblaient sur la voie royale pour passer au 4e tour préliminaire. Seulement voilà, en football, la logique est rarement respectée. Et un quart d’heure de jeu aura suffi pour enrayer la mécanique et briser la série de victoire en cours. Durant la partie, les partenaires de David Limberský se sont véritablement endormis sur leurs lauriers, laissant ainsi le loisir à leurs adversaires du jour de croire en leurs chances de réaliser un exploit. Fébriles, ils ont même offert l’opportunité au Maccabi d’ouvrir le score en concédant un pénalty à la 76e minute que l’attaquant Eran Zahavi ne s’est pas privé de transformer. Ce même Eran Zahavi récidivait sept minutes plus tard pour signer un doublé privant le Viktoria Plzeň de Coupe aux grandes oreilles tout en le renvoyant en tour préliminaire de la Ligue Europa. A l’issue du match, le coach du Viktoria, Miroslav Koubek, a pointé du doigt son secteur offensif et fait part de sa déception :

Miroslav Koubek,  photo : ČTK
« Le facteur-clef du match a été notre très mauvaise animation offensive. J’en suis vraiment très déçu. Notre intention n’était absolument pas de défendre notre avantage du match aller et de tenir le 0-0. Nous avons abusé des longs ballons, alors que la consigne était de combiner et de jouer à terre. Et je ne parle pas des deux buts que nous leur avons offerts suite à des erreurs individuelles de deux de nos défenseurs les plus expérimentés. »

Après une entame tonitruante, le Sparta Prague sombre à Letná

Ladislav Krejčí,  photo : ČTK
Si la marche s’annonçait plus haute que pour Viktoria Plzeň, le Sparta Prague a clairement laissé s’envoler la qualification après avoir rapidement mené 2 à 0 face aux vainqueurs de la coupe UEFA 2005. La rencontre passionnante et indécise à laquelle tout le monde s’attendait a bel et bien eu lieu. Auteurs d’un match aller réussi en Russie, laissant entrevoir un exploit possible face au CSKA Moscou de Leonid Slutsky, les joueurs du Sparta ont débuté tambour battant cette seconde confrontation. Volontaires et percutants, ils assiégeaient d’entrée de jeu la cage du gardien international russe Igor Akinfeev. Asphyxiés par ce rythme dément imprimé par les hommes de Zdeněk Ščasný, le CSKA concédait deux buts en à peine un quart d’heure de jeu, œuvre de Ladislav Krejčí (6e) et de Kehinde Fatai (16e). Menant 2 à 0 devant les 17 000 spectateurs du Letná stadion entièrement acquis à leur cause, on voyait alors mal comment la qualification pourrait échapper aux partenaires de Bořek Dočkal qui ne se doutaient pas encore que se tramait un scénario catastrophe. Effectivement, une fois l’orage tchèque passé, les Russes reprenaient peu à peu du poil de la bête, profitant de la baisse de vigilance et d’intensité dans le jeu des Tchèques, et inscrivaient un but par leur attaquant nigérian Ahmed Musa à la 34e minute, qui profitait de l’apathie de la défense centrale du Sparta sur un ballon en profondeur. La réduction du score galvanisait les coéquipiers des frères Berezutski qui laissaient leur attitude pusillanime aux vestiaires et passaient la vitesse supérieure en égalisant toujours par l’intermédiaire d’Ahmed Musa (51e). A 2 à 2, la confiance changeait de camp, mais c’est surtout un arbitrage sévère qui allait bénéficier au club émanation de l’ex-Armée rouge comme le regrettait Zdeněk Ščasný, l’entraîneur du Sparta qui est apparu particulièrement remonté en conférence de presse d’après-match :

Zdeněk Ščasný,  photo : ČTK
« Nous avons très bien entamé le match. Nous avons été la meilleure équipe pendant une demi-heure. Mais il aurait été naïf de penser que l’on puisse tenir ce rythme pendant quatre-vingt-dix minutes. Dès que nous avons baissé dans l’intensité, le CSKA en a profité pour réduire le score, puis égaliser. Encore une fois, nous avons commis de grossières erreurs individuelles, mais contre un adversaire du niveau du CSKA, je dirais que cela est presque normal. A 2-2, tout restait encore possible, nous avons d’ailleurs eu les occasions pour marquer un troisième but. Mais si vous avez vu le même match que moi, vous devez reconnaître que l’arbitre a été catastrophique. Vous allez écrire que je suis un pleurnicheur, mais je m’en fiche, il faut appeler un chat un chat. L’arbitre oublie de siffler un penalty évident en notre faveur et nous expulse un joueur pour un duel qui ne méritait certainement pas un carton rouge. Il a gravement influencé le déroulement du match. Après ça, je vous laisse analyser la prestation de mon équipe comme bon vous semble. »

Tiémoko Konaté,  photo : ČTK
A dix contre onze pour la dernière demi-heure face la redoutable équipe du CSKA, la tâche s’avérait plus qu’ardue, mais les quelques soubresauts des Pragois leur laissaient augurer un scénario „happy end“ grâce à l’entrée en jeu de leur buteur vedette David Lafata et de l’explosif Ivoirien Tiémoko Konaté. Mais c’était sans compter sur une énième banderille russe faisant mouche, quand le meneur de jeu Alan Dzagoev envoyait une petite merveille de frappe enroulée dans la lucarne de David Bičík (76e). Cruel football. A 3 à 2 en faveur des Russes, la messe était dite pour les Tchèques qui se devaient de passer deux buts au portier Igor Akinfeev. Tout comme Plzeň, cette élimination reverse les Pragois en Ligue Europa, ou plus précisément en barrages dont le tirage au sort sera effectué vendredi.