La dolce vita pour le Sparta Prague
Les champs lexicaux du rêve, de la surprise et de l’exploit sont grandement sollicités ce vendredi dans la presse tchèque pour évoquer la qualification historique du Sparta Prague pour les quarts de finale de la Ligue Europa. Après un match aller sans grande saveur à domicile (1-1), les Tchèques ont déjoué les pronostics en baladant jeudi soir une Lazio Rome impuissante dans son Stade olympique (3-0), trois buts inscrits durant la première mi-temps. Le Sparta connaît son adversaire pour une place dans le dernier carré : il s’agira des Espagnols du Villarreal.
« Honnêtement, je me suis dit que ce n’était pas du tout terminé et que nous avions encore beaucoup de travail. Cela s’est vérifié puisqu’ils étaient ensuite à l’offensive. Ils ont beaucoup centré et je pense que nous avons bien défendu. D’autant plus que quand un joueur parvenait tout de même à se faufiler dans notre défense, notre gardien David Bičík était bien placé et a fait les arrêts qu’il fallait. Je pense que c’est une autre des clefs de ce succès. »
L’ultime clef du succès, c’est ce coup de poignard de l’autre attaquant tchèque, le prometteur Lukáš Juliš, auteur du troisième but de son équipe peu avant que l’arbitre français de la rencontre, Tony Chapron, ne siffle la mi-temps. Au point de pénalty, le jeune joueur de 21 ans reprend un centre d’une volée qui vient se loger dans la cage du malheureux Federico Marchetti.Cette fois, c’est bel et bien terminé et la deuxième mi-temps est anecdotique, la Lazio ayant abandonné l’espoir de revenir dans la partie. Côté tribunes, les 1 200 supporteurs pragois à avoir fait le déplacement donnent de la voix tandis que les 19 000 autres spectateurs ayant pris place dans le Stade olympique s’appliquent plutôt à siffler les joueurs latins. Au coup de sifflet final, c’est la délivrance, et le coach pragois Zdeněk Ščasný ne perd pas de temps pour évoquer « la plus grande victoire de sa carrière d’entraîneur » :
« La Lazio n’a pas sous-estimé ce match. Ils ont tout fait pour l’emporter. On a survécu à leur première grosse occasion après une erreur de notre défense. Ensuite, notre première mi-temps a été très bonne, au contraire du match contre Krasnodar en huitièmes, et nous avons superbement géré toutes nos situations de break. Evidemment, avec le temps, on y croyait de plus en plus parce que nous avons très bien joué. Je vais être bref : ce sont de formidables sensations. »Si l’on excepte le quart de finale disputé lors de la saison 1983-1984 face au Hajduk Split dans la défunte coupe UEFA, le Sparta Prague, qui n’est tout de même pas le premier venu en coupes d’Europe, avec notamment une participation remarquée à la phase de groupes de la Coupe des clubs champions 1991-1992 face à des adversaires comme le FC Barcelone ou le Benfica Lisbonne, atteint pour la première fois ce stade de la compétition en Ligue Europa.
Beaucoup de joueurs du Sparta rêvaient d’un quart de finale contre Liverpool, mais le tirage au sort, effectué ce vendredi, en a décidé autrement : les 7 et 14 avril prochain, les Pragois défieront les Espagnols de Villarreal pour tenter d’écrire une nouvelle page à l’histoire européenne du club, avec l’avantage de disputer le match retour devant leur public. Des matchs qui, pour l’heure, laissent peut-être relativement indifférents les supporteurs tchèques puisque, ce dimanche, le championnat national reprend ses droits avec le très attendu derby de la capitale : Sparta – Slavia.