Evasion fiscale : 283 noms tchèques dans les « « Panama papers »
La République tchèque n’est pas épargnée par le scandale des « Panama papers », du nom de ces 11,5 millions de fichiers de la société de conseils Mossack Fonseca ayant fuité dans la presse et qui permettent de relier des dizaines de hautes personnalités du monde de la politique, des arts ou du sport avec des entreprises basées dans des paradis fiscaux. Une centaine de médias à travers le monde ont travaillé sur ce qui constitue la plus grosse fuite de données de l’histoire. 250 000 de ces fichiers concernent 283 ressortissants tchèques, dont le plus riche d’entre eux, Petr Kellner.
Cette masse d’informations montre que les Tchèques concernés cachent le plus souvent leurs entreprises aux Seychelles, où la firme panaméenne a créé pour eux environ 800 sociétés. Les Îles Vierges britanniques viennent en seconde position des destinations les plus populaires. Petr Kellner, le Tchèque le plus riche, y est propriétaire avec sa femme d'un certain nombre de sociétés. Les documents ayant fuité mentionnent également la personne de Radovan Krejčíř, récemment reconnu coupable de tentative de meurtre en Afrique du Sud mais qui a déjà un lourd passé judiciaire en République tchèque, pays qu’il a fui en 2005.
La journaliste Pavla Holcová, qui travaille sur cette mine d'or, précise qu’on trouve de nombreuses personnalités qui se sont enrichies subitement suite aux vagues de privatisations dans les années 1990, des lobbyistes ou encore des individus tournant autour du secteur du photovoltaïque.
Le Centre tchèque pour le journalisme d’investigation a prévu de révéler progressivement le contenu des documents, mais selon Pavla Holcová, la scène politique tchèque ne semble pas devoir être directement menacée. Porte-parole au ministère des Finances, Gabriela Štěpanyová a indiqué que le Bureau d’analyse financière (FAÚ) avait une obligation de silence et qu’il était donc impossible de confirmer ou d’infirmer certains des cas évoqués qui pourraient faire l’objet d’une enquête. Les sociétés offshores ne sont théoriquement pas illégales mais elles permettent l’évasion fiscale et le blanchiment d’argent issu d’activités qui sont pour leur part illégales.