Le salaire brut moyen tchèque franchit pour la première fois le seuil des 28 000 couronnes
Pour la première fois, le salaire moyen tchèque a franchi le seuil des 28 000 couronnes. Au quatrième trimestre de l’année dernière, en hausse de 3,9% sur un an, il s’est précisément établi à 28 152 couronnes, soit environ 1042 euros, selon les chiffres publiés en fin de semaine dernière par l’Office tchèque des statistiques. Il n’en reste pas moins qu’il ne correspond à peine au tiers du salaire moyen en Allemagne et, surtout, que deux tiers des employés tchèques touchent en fait un salaire inférieur à ce seuil.
Analyste pour une banque tchèque, Petra Dufka indique à la Télévision tchèque qu’en euros, le niveau des salaires reste inférieur à celui de 2012. Cela s’explique par la politique de dévaluation de la couronne tchèque opérée par la Banque nationale tchèque depuis novembre 2013.
Il ajoute que le salaire moyen tchèque correspond à seulement 27% de la moyenne chez le voisin allemand. Remarque qui trouve un écho avec les récents propos de Josef Středula. Le président de la Confédération tchéco-morave des syndicats (ČMKOS) estimait en novembre dernier qu’il faudrait 115 ans pour que la Tchéquie rattrape le niveau économique de ses voisins, l’Autriche et l’Allemagne.
La hausse du salaire moyen en République tchèque cache également d’importantes disparités, géographiques et sociales. Il est de 35 385 couronnes (1 310 euros) à Prague, où il atteint son niveau le plus élevé en Tchéquie. Pour appréhender les inégalités de salaire, il est plus utile de se pencher sur le salaire médian, limite au-delà de laquelle la moitié de la population touche plus et en-deçà de laquelle l’autre moitié touche moins. En République tchèque, le salaire médian s’est élevé à 23 745 couronnes au dernier trimestre 2015, soit tout de même une hausse de 5,4% par rapport à la même époque l’année précédente.
Dans son rapport, l’Office tchèque des statistiques met l’accent sur le très faible niveau de chômage, qui a pour conséquence de faire pression à la hausse sur le niveau des salaires. Certains secteurs commenceraient même à souffrir d’une pénurie de main d’œuvre qualifié.
Malgré la hausse des salaires, Josef Středula n’est pour sa part pas totalement satisfait, puisqu’il souligne que les salaires croissent moins rapidement que la croissance. « Plutôt que de penser à la République tchèque, elles ne pensent qu’à réaliser des bénéficies plus importants. Les entreprises ont pourtant l’argent, elles ont les moyens de payer les salaires », explique-t-il.