13 000 entreprises tchèques ont leur siège dans des paradis fiscaux

Daňový ráj

Le nombre d’entreprises tchèques dont le siège est basé dans un paradis fiscal, un territoire où la fiscalité est très faible voire nulle, est en augmentation. Si l’on se fie au travail de la société de conseils Bisnode, elles étaient 13 421 dans cette situation pour les trois premiers trimestres de cette année, soit 174 de plus que l’année précédente, avec pour destinations principales les Etats-Unis d’Amérique, les Pays-Bas et Chypre.

Photo illustrative: Archives de Radio Prague
Selon Petra Štěpánová, analyste pour Bisnode et interrogée par l’agence de presse ČTK, ces sociétés, qui souhaitent contourner l’impôt et bénéficier de statut leur assurant un relatif anonymat, représentent 3,26% du nombre d’entreprises tchèques. En revanche, cela constitue près de 16% du capital de l’ensemble de ce parc d’entreprises, pour un volume total de 415 milliards de couronnes, plus de 15 milliards d’euros. D’après l’analyste, l’intérêt des firmes tchèques pour les paradis fiscaux a crû significativement.

Les Etats-Unis d’Amérique, avec des Etats fédéraux comme le Delaware, réputé pour être l’un des paradis fiscaux parmi les plus importants du monde, sont la première destination pour les entreprises tchèques. Elles ont ensuite le plus souvent leur adresse au sein même de l’Union européenne, aux Pays-Bas, au Luxembourg ou bien à Chypre. Les Seychelles ou les Îles Marshall connaissent également une belle popularité auprès des optimisateurs fiscaux de République tchèque.

Le site d’informations idnes.cz note, en s’appuyant sur différentes études, que l’évasion fiscale dans les paradis fiscaux a représenté ces huit dernières années un manque à gagner de l’ordre de 250 milliards de couronnes pour le budget de l’Etat, soit plus de 9 milliards d’euros.

Dans le cadre de la lutte contre la fraude fiscale, la Radio tchèque rapporte par ailleurs que les banques devront à partir de janvier prochain déclarer les comptes de leurs clients étrangers, une information dont disposeront les services fiscaux des pays concernés. Seul hic, cette directive de l’Union européenne n’a pas encore trouvé de transcription dans la législation tchèque, aucune proposition de loi n’ayant à ce jour été enregistré à la Chambre des députés. Le ministre des Finances Andrej Babiš jure que son équipe fait le maximum pour tenir le délai mais il est probable que la nouvelle disposition s’applique dans un cadre relativement flou.