A la retraite, la pauvreté menace avant tout les femmes
Les inégalités de salaires entre les hommes et les femmes se prolongent logiquement lors de la retraite. En République tchèque, les femmes retraitées touchent en moyenne chaque mois 2 500 couronnes de moins (92 euros environ) que leurs collègues masculins et sont deux fois plus concernées par la pauvreté. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par les organisations Gender Studies, Otevřená společnost et Nesehnutí, dans le cadre du projet « Des salaires justes, des pensions de retraite justes ».
Selon Romana Volejníčková, sociologue affiliée à l’Université Charles qui a coordonné cette étude, ces disparités s’expliquent notamment par le fait que les femmes touchent généralement des salaires moins élevées, qu’elles perdent des années de cotisations durant d’éventuels congés de maternité et qu’elles se retrouvent plus souvent à la charge des personnes de leur famille en situation d’invalidité.
Dita Jahodová, de l’organisation Gender Studies, ajoute que lors des périodes de récession économique, ce sont en premier lieu les femmes qui perdent leur emploi, qui voient leur salaire baissé ou leur nombre d’heures de travail réduit. Et quand l’activité économique redémarre, ce sont au contraire les hommes qui en bénéficient les premiers.
L’étude, publiée avec le soutien de fonds européens, s’attache également à établir des comparaisons avec certains Etats voisins, l’Autriche, la Pologne et la Slovaquie. Dans tous ces pays, à l’exception donc de la Tchéquie, la différence de salaire entre les hommes et les femmes a plutôt eu tendance à baisser ces dernières années.