Prague Pride : gros succès pour la Marche des fiertés
Dimanche s’est achevée la cinquième édition du festival des communautés LGBT, Prague Pride. Une semaine riche d’une centaine d’événements en tout genre, marquée surtout par le succès samedi de la Marche des fiertés. La manifestation a réuni dans les rues de la capitale tchèque quelque 15 000 personnes selon la police, plus de 35 000 selon les organisateurs qui évoquent une affluence record.
« Nous voudrions parler des discriminations. Nous en avons tous fait l’expérience, que ce soit en tant que femme, en tant que gay, en tant que Rom ou en tant que père en congé parental par exemple. Nous voulions sur cette scène pouvoir entendre ces histoires une minute durant. »
Ancien rédacteur en chef de différentes revues gay, l’acteur Jiří Hromada considère pour sa part au micro de la Télévision tchèque que l’heure est moins au combat, qu’il juge remporté, qu’à la célébration :« En 1990, seuls 10% des citoyens nous acceptaient. Cette année, ce pourcentage monte à 75%, voire 80%. Aujourd’hui, nous ne nous battons plus à proprement parler, nous faisons la fête. »
Des propos que semble confirmer la faible mobilisation, quelques dizaines de personnes tout au plus, pour le traditionnel contre-rassemblement organisé à l’initiative des jeunes chrétiens-démocrates pour célébrer la famille. Pas complètement démoralisé pour autant, le conseiller municipal Jan Wolf, qui y participait, estime que le rapport de force pourrait s’inverser à l’avenir.
Quoi qu’il en soit, le combat pour l’égalité des droits des minorités sexuelles n’est sans doute pas terminé. Par exemple en République tchèque, si les homosexuels, pour lesquels le mariage n’est pas ouvert, peuvent adopter des enfants, leur partenaire ne peut pas être reconnu comme parent, ce qui fragilise juridiquement ces cellules familiales. Pour corriger cette situation qui concernerait près d’un millier d’enfants, un amendement à la loi sur le partenariat enregistré, l’équivalent du Pacs, circule pourtant dans les couloirs de la Chambre des députés depuis environ un an, mais les parlementaires ne l’ont depuis jamais étudié.