Bob and the Trees, le film franco-américain qui a conquis Karlovy Vary

Nous vous en parlions il y a quelques jours, c’est à un réalisateur français, Diego Ongaro, qu’est revenue la récompense suprême, le Globe de cristal, au 50e Festival du film de Karlovy Vary, pour son film, Bob and the Trees, une coproduction franco-américaine. Diego Ongaro vit dans le Massachussets et c’est là qu’il a rencontré le héros de son film, Bob. Radio Prague s’est entretenue avec le réalisateur.

Diego Ongaro,  photo : Film Servis Festival Karlovy Vary
« On est trois jours après le palmarès, je suis toujours sur mon petit nuage et je n’en redescends pas. J’en profite. On ne s’attendait pas à avoir le grand prix. Il y avait eu d’autres films qui avaient eu bonne presse pendant le festival, je ne m’attendais à rien. Je savais qu’il y avait un buzz positif sur le festival, je pensais peut-être à un prix, mais de là à avoir la grande récompense, c’était surprenant, et extrêmement émouvant. C’est la première fois de ma vie que ça m’arrive. On était sur cette grande scène avec cette statuette qui pesait très lourd. C’est un moment dont je me souviendrai toujours ! »

Vous vivez aux Etats-Unis. Est-ce que quand vous avez appris que vous aviez été sélectionné pour le Festival du film de Karlovy Vary, vous connaissiez le festival et est-il connu aux Etats-Unis ?

Karel Och,  photo : Ian Willoughby
« Je le connaissais de réputation. J’en avais entendu parler, on m’avait dit que c’était un très bon festival. Je n’y avais jamais été. Je savais qu’il avait une réputation équivalente à celui de Locarno. Donc évidemment j’étais ravi, surtout que Karel Och, le directeur artistique du festival, avait vu notre film à Sundance. Il a eu un coup de cœur et nous a contactés tout de suite pour nous dire qu’il aimerait le présenter dans son festival. »

Pour les personnes qui n’auraient pas eu la chance de participer au festival ou de voir la sélection de films du festival qui est présentée cette semaine dans deux cinémas de Prague, rappelez-nous qui est le héros de votre film, Bob, et comment vous l’avez rencontré…

Bob and the Trees
« Bob est un forestier, qui est aussi bûcheron. Il fait cela depuis 35 ans dans le nord-est des Etats-Unis, dans le Massachussets. C’est quelqu’un que j’ai rencontré il y a huit ans, en déménageant moi-même et ma femme dans le petit village dans lequel il vit, dans les montagnes. C’est petit, avec seulement 700 habitants. On habite à quelques minutes en voiture de chez lui. C’est un peu une figure locale et on est devenus très amis. On se voyait régulièrement. Je partais souvent avec lui sur son lieu de travail, il me montrait son métier de forestier. Son fils est bûcheron aussi. J’étais très curieux, mais je ne pensais pas en faire un film à l’époque. Je voulais comprendre l’industrie du bois, la vie des bûcherons… Bob est un personnage très charismatique dans la vraie vie et qui au fur et à mesure me racontait des histoires très personnelles qui lui sont arrivées. J’ai donc décidé de faire un film dont il serait le héros, avec un personnage qui serait extrêmement proche de ce qu’il est dans la vraie vie, en construisant une histoire inspirée de choses qui lui sont arrivées, et en les mélangeant avec des choses que j’inventerais moi-même. »

Quelque chose à mi-chemin entre le documentaire et la fiction donc…

« Tout-à-fait. L’aspect documentaire reste dans la façon dont on a tourné certaines scènes qui étaient très peu scriptées, où je donnais peu d’indications. Après, il y avait d’autres choses qui étaient beaucoup plus contrôlées, avec plus d’indications, et où on est plus dans la fiction. C’était une espèce d’équilibre entre les deux, pour arriver à une histoire qui se tienne et dans laquelle on puisse rentrer en tant que spetacteur. »

Que représente ce prix pour votre film et son avenir ?

« Cela tombe vraiment à point, c’est formidable, parce qu’on cherche un distributeur aux Etats-Unis, en France, et dans d’autres pays. On n’a toujours pas trouvé, car on est un petit film, sans stars dedans. C’est difficile. J’espère que ce prix va faire parler du film, que les gens vont y porter plus d’intérêt. En général, quand les gens voient le film, ils ont des coups de cœur… J’espère donc que ça va générer de l’intérêt chez des distributeurs, mais aussi dans d’autres festivals, parce que c’est comme ça qu’on peut se faire connaître. C’est important quand on est un petit film. Je peux espérer que ça. C’est aussi important pour ma carrière, pour rencontrer des gens, travailler. C’est extrêmement positif, je suis ravi ! »

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