Quatre coureurs tchèques, un record, au départ du Tour de France
Pour la sixième fois de son histoire, le Tour de France s’élancera ce samedi des Pays-Bas, et plus précisément de la ville d’Utrecht, pour ce qui sera le 21e départ de la Grande Boucle depuis l'étranger. Cette 102e édition sera marquée par une participation record de coureurs tchèques. Leopold König (Sky), Roman Kreuziger (Tinkoff-Saxo), Jan Bárta (Bora Argon-18) et Zdeněk Štybar (Etixx-Quick-Step) sont les quatre heureux élus à prendre part, dès samedi, à la plus prestigieuse des courses cyclistes.
Leaders de la discipline en République tchèque, du moins pour ce qui est des courses à étapes et des trois grands Tours que sont le Giro, la Vuelta et donc le Tour de France, Leopold König et Roman Kreuziger tiendront d’abord un rôle de lieutenant auprès de deux des principaux prétendants à la victoire au classement général. Leopold König et Roman Kreuziger épauleront respectivement l’Anglais Christopher Froome, vainqueur en 2013, au sein de l’équipe Sky et l’Espagnol Alberto Contador, vainqueur lui en 2007 et 2009, au sein de l’équipe Tinkoff-Saxo.
Leopold König en pleine progression ces deux dernières saisons
Septième au général l'année dernière sous les couleurs de l’équipe continentale professionnelle allemande NetApp-Endura, Leopold König, alors âgé de 26 ans, avait réalisé une première participation au Tour de France pour le moins convaincante et remarquée. Grâce à cette performance, le Tchèque avait ensuite décroché un contrat dans la prestigieuse écurie britannique Sky qui l’a recruté pour ses qualités de grimpeur. Cette année, König sera chargé d’emmener Christopher Froome le plus loin possible lors des ascensions. Et à en juger par sa sixième place lors du dernier Giro, nul doute que le grimpeur originaire de Moravie sera un rouage essentiel de la formation britannique au même titre que l’Irlandais Nicolas Roche ou l’Australien Richie Porte. Néanmoins, on peut penser que si son équipe est aussi dominatrice que lors de certaines éditions précédentes et que son leader Froome possède une avance confortable, Leopold König devrait avoir la possibilité de jouer sa carte personnelle dans les Alpes en fin de troisième semaine.En revanche, si König est en pleine bourre, son compatriote Roman Kreuziger, lui, ne semble pas dans les mêmes dispositions à l’approche de son 6e Tour de France. Finalement débarrassé du fardeau que constituait l’affaire de prétendu dopage après avoir été blanchi par l’Agence mondiale antidopage (AMA) et l’Union cycliste internationale (UCI) début juin, une affaire qui a traîné en longueur et l’a miné moralement, Roman Kreuziger devrait se sentir libéré de l’épée de Damoclès qu’il avait au-dessus de la tête. Le Tchèque, lui aussi plutôt bon grimpeur, a terminé le dernier Giro à la 28e place à 1h47’ du vainqueur, Alberto Contador, son coéquipier. Avec Michaël Rogers et Rafał Majka, Roman Kreuziger figure dans la garde rapprochée du leader espagnol de la formation russe Tinkoff-Saxo, des hommes forts en mesure de soutenir Contadordans son pari de doublé Giro-Tour de France, inédit depuis celui réalisé par Marco Pantani en 1998.
Loin de ces luttes au sommet, Jan Bárta et Zdeněk Štybar seront quant à eux en embuscade pour une éventuelle victoire d’étape. 3e du Tour de Bavière et tout frais champion en titre de République tchèque du contre-la-montre, Jan Bárta essayera de glaner son premier succès sur les routes de France. L’an passé, le rouleur originaire de Kyjov, qui porte la tunique de la formation allemande Bora Argon-18, avait échoué de peu lors de la 3e étape entre Cambridge et Londres et était monté sur le podium lors de l’unique contre-la-montre. A 31 ans, son expérience pourrait permettre à Jan Bárta de se glisser dans les bons coups ou de faire de nouveau bonne figure dans l’un des deux contre-la-montre inscrits au programme afin, qui sait, de cueillir cette victoire d’étape qui le fait tant rêver…
Enfin, à bientôt trente ans, Zdeněk Štybar découvrira, lui, le Tour de France en ce mois de juillet. Ce spécialiste émérite de cyclo-cross dont il est triple champion du monde (2010, 2011 et 2014) devrait faire parler son coup de pédale dans les étapes dédiées aux baroudeurs, au profil un peu cassant de type « classiques du nord ». Un terrain de prédilection sur lequel il excelle comme en atteste sa deuxième place décrochée lors du dernier Paris-Roubaix soit la meilleure performance de l’histoire jamais réalisée par un Tchèque dans une des cinq grandes classiques. Zdeněk Štybar a sans aucun doute coché dans son carnet la 4e étape qui reliera Seraing (Belgique) à Cambrai et comporte quelques secteurs pavés qu’il affectionne tout particulièrement. Sans véritable prétendant au classement général, sa formation Etixx-Quick-Step devrait lui laisser une marge de manœuvre considérable pour tenter d’accrocher une victoire d’étape. Et ce d’autant plus que l’homme d'affaires Zdeněk Bakala, propriétaire de la formation belge, aura certainement à cœur de voir l’un de ses compatriotes briller sur les routes de France…