Premier politique à Gaza depuis quinze ans, Lubomír Zaorálek s’indigne de la situation

Lubomír Zaorálek à Gaza, photo: ČTK

Pour la première fois depuis quinze ans, un haut représentant politique tchèque s’est rendu dans la bande de Gaza. Dans le cadre d’une visite officielle de trois jours en Israël, le ministre des Affaires étrangères, Lubomír Zaorálek était sur le territoire contrôlé par le Hamas, dimanche, et s’est dit indigné de la lenteur des reconstructions des territoires touchés par la guerre.

Lubomír Zaorálek à Herzyliya,  photo: ČTK
Juste après cette visite historique, le chef de la diplomatie tchèque a indiqué, cette fois dans la ville israélienne de Herzyliya, que la République tchèque était prête à accueillir des pourparlers de paix entre dirigeants israéliens et palestiniens. A l’occasion d’une conférence sur la sécurité, Lubomír Zaorálek a déclaré que la résolution du problème impliquait nécessairement la présence des deux parties en conflit. Même si le principal poste-frontière d’Erez était fermé suite au tir de roquette perpétré samedi par des Palestiniens radicaux contre la ville frontalière d’Ashkelon, le cortège des véhicules blindés du ministre des Affaires étrangères a pu franchir les trois postes de contrôle avant d’arriver à Gaza plus tôt dans la matinée. Lubomír Zaorálek :

« Je suis tout d’abord content d’avoir pu visiter la bande de Gaza pour la première fois. Bien évidemment, j’ai été choqué par l’ampleur des dégâts et le nombre de maisons détruites. Ce qui m’a paru le plus terrifiant, c’est lorsque j’ai entendu combien d’enfants étaient victimes de différents états de stress post-traumatique et combien d’entre eux avaient perdu leurs parents et vu de leurs propres yeux des choses terribles. »

Gaza,  photo: ČTK
Après les bombardements perpétrés il y a neuf mois par l’armée israélienne, qui ont fait plus de 2 200 victimes, environ 100 000 personnes seraient à l’heure actuelle toujours sans logement dans la région. Certains habitants de la bande de Gaza ont fait part à Lubomír Zaorálek de leur plus grand souhait : voir la levée du blocus imposé par Israël et l’Egypte depuis juin 2007. En raison de celui-ci, il leur est impossible à la fois d’exporter leurs marchandises et d’en importer. De leur côté, les autorités israéliennes continuent de justifier leurs actions par des mesures préventives de sécurité. Pour Lubomír Zaorálek, il est toutefois dans l’intérêt d’Israël de contribuer à faire évoluer la situation actuelle dans la bande de Gaza.

Avec un taux de chômage d’environ 60%, la question de l’emploi est une autre priorité pour la région, tout comme, selon le ministre tchèque des Affaires étrangères, l’approvisionnement en électricité et la mise en place de différentes infrastructures. Si Lubomír Zaorálek s’est clairement prononcé pour une aide à destination de la bande de Gaza, il a précisé que celle-ci devait être contrôlée afin d’éviter tout risque éventuel d’abus de la part des radicaux.

Lubomír Zaorálek à Gaza,  photo: ČTK
A propos de la position de la République tchèque, dont la diplomatie a toujours été très pro-israélienne, le chef diplomatique a notamment indiqué, nous citons : « Par le passé, nous avons déjà souligné le fait, et nous continuons à le faire, que nous n’accepterons pas de solutions de demi-mesure. La seule solution imaginable est l’existence de deux Etats indépendants vivant côte à côte dans la paix et la sécurité. »

A l’instar des hommes politiques européens, Lubomír Zaorálek a critiqué les colonies israéliennes récemment construites dans la partie ouest du territoire, qui ne sont pas des issues de secours au problème, sans oublier d’ajouter qu’il ne s’attendait pas à une détérioration de relations tchéco-israéliennes traditionnellement excellentes. A ce titre, Lubomír Zaorálek a ainsi signé un accord entre la République tchèque et l’Etat hébreu portant sur un programme vacances-travail qui permettra à quelques 200 jeunes gens de moins de 30 ans de venir travailler sans visa dans le pays pour une durée d’un an.

Ce lundi, le chef de la diplomatie tchèque a rencontré à Tel-Aviv le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, dans le cadre d’une réunion à huis clos, mais aussi son gouvernement de coalition en place depuis mars dernier, ainsi que l’opposition israélienne.