La République tchèque approfondit ses relations avec Israël et la Palestine

Lubomír Zaorálek et Reuven Rivlin, photo: ČTK

Le chef de la diplomatie tchèque Lubomír Zaorálek a achevé ce mardi soir une visite de trois jours en Israël et dans les territoires palestiniens. Le ministre tchèque des Affaires étrangères a été accueilli notamment par le président israélien Reuven Rivlin, par le Premier ministre Benjamin Netanyahou, ou encore par son homologue palestinien Riyad al-Maliki. La coopération économique et les questions de sécurité étaient au centre de la plupart de ces rencontres.

Lubomír Zaorálek et Reuven Rivlin,  photo: ČTK
« A l’heure actuelle, vu la situation en Europe et les attaques tragiques à Bruxelles et à Paris, il est évident que l’on a besoin de s’instruire des expériences que possède Israël. Israël est un partenaire précieux dans ce domaine, et non seulement pour la République tchèque mais pour l’OTAN, car il dispose de toute sorte d’informations et de savoir-faire dans lesquels nous aurons besoin de nous perfectionner. »

C’est ce qu’a annoncé le chef de la diplomatie tchèque après sa rencontre lundi avec le président israélien Reuven Rivlin, tout en indiquant que la République tchèque s’apprête à envoyer dans le pays un diplomate spécialiste de la sécurité cybernétique, un domaine dans lequel, dixit Lubomír Zaorálek, Israël a atteint un niveau mondial. Avec le chef de l’Etat hébreu, M. Zaorálek a discuté entre autre d’une réunion commune des gouvernements tchèque et israélien qui se tiendra à Prague en mai prochain, mais aussi de la situation au Proche-Orient, de l’évolution du conflit israélo-palestinien ou du futur des relations entre Israël et la République tchèque. Les deux hommes se sont félicités des liens très étroits qui existent entre les deux pays, et cela même si le ministre a présenté certaines critiques vis-à-vis de la politique de colonisation d’Israël avec la construction de villages israéliens dans la zone C, un territoire palestinien qui reste sous le contrôle de l’armée israélienne, et avec la démolition dans la région de certains bâtiments:

Lubomír Zaorálek et Benjamin Netanyahou,  photo: ČTK
« Nous n’avons pas été satisfaits de la décision du gouvernement relative à la démolition de certains bâtiments dans la zone C, à l’est de Jérusalem, où environ 200 constructions ont été démolies, car un nombre important de ces bâtiments ont été financés par les fonds européens, c’est-à-dire qu’il s’agissait d’infrastructures dans lesquelles nous avons investi. »

Parmi les principaux sujets traités figurait également l’approfondissement de la coopération économique entre les deux pays avec la volonté de l’armée tchèque d’acheter des radars israéliens. Les entreprises tchèques devraient pour leur part investir dans plusieurs projets sur le territoire israélien, dont la modernisation des routes ferroviaires. Lubomír Zaorálek :

« Nous voulons leur fournir des wagons et, en général, nous voulons construire en Israël des voies ferroviaires. Ensuite, nous sommes intéressés par exemple par le domaine de l’énergie mais nous avons parlé également du tourisme, notamment en raison du nombre croissant de touristes venant à Prague. »

Riyad al-Maliki et Lubomír Zaorálek,  photo: ČTK
Avant de s’envoler pour Ramallah afin d’y rencontrer son homologue palestinien, Riyad al-Maliki, qui a apprécié notamment la position de la République tchèque dans le contexte du conflit israélo-palestinien, le ministre tchèque des Affaires étrangères s’est entretenu avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Il était question notamment d’une possible coopération dans le secteur de la santé, et plus précisément de nouvelles formations destinées aux médecins tchèques, ainsi que d’une aide dans le domaine de la culture du cannabis médical.

Lubomír Zaorálek en Palestine,  photo: ČTK
Mardi, en Palestine, Lubomír Zaorálek a indiqué que la République tchèque entend continuer à aider la croissance économique dans la région, notamment dans les domaines de l’énergie, des infrastructures ou des services sociaux. Il a ainsi visité la centrale solaire à Tubas, un projet lancé dans le cadre d’une aide publique au développement et financé par le gouvernement tchèque. Selon M. le ministre, ce projet d’aide humanitaire pourrait prochainement se transformer en une coopération commerciale entre la Palestine et la République tchèque, en raison de son potentiel économique. Dans la deuxième phase du soutien à la Palestine, la Tchéquie devrait aider à électrifier, à l’aide de l’énergie solaire, neuf bâtiments publics dans la région, dont surtout des écoles ou des hôpitaux.

A la fin de sa visite de trois jours, M. Zaorálek a également lancé un projet d’aide aux femmes qui doivent faire face aux problèmes tels que la violence domestique et il a participé à l’ouverture d’un salon automobile Škoda Auto à Naplouse.