« Je suis plutôt content de ne pas étudier dans un lycée français »

Photo illustrative: Ambre/ freedigitalphotos

Une petite délégation du lycée Paul Langevin de Suresnes, dans la région parisienne, a effectué récemment une visite dans les locaux de la Radio tchèque. Dans le cadre d’un échange avec le gymnazium Matyáše Lercha de Brno, un établissement qui propose à ses élèves l’enseignement de certaines matières en français, une classe de futurs bacheliers français a passé une semaine dans la capitale de la Moravie. Tchèque née à Brno, Zuzana Loubet del Bayle est leur professeure d’histoire-géographie et les accompagnait :

Photo illustrative: Ambre/ freedigitalphotos
« J’ai amené mes élèves du lycée de Suresnes, qui se trouve dans la banlieue parisienne. L’idée de départ était d’organiser un voyage et un échange avec ce lycée de Brno, que j’ai fréquenté quand je vivais en République tchèque. J’ai gardé de cette époque des contacts avec certains enseignants et anciens élèves qui enseignent à leur tour aujourd’hui. Et c’est ainsi que s’est fait cet échange entre le gymnazium de Brno et le lycée Paul Langevin. »

Etudiant au gymnazium Matyáše Lercha, Adam Bureš a pu profiter de cet échange en se rendant en France à l’automne dernier. Adam nous a d’abord expliqué d'où il tenait son excellente maîtrise du français et parlé de sa vie d’étudiant à Brno, très différente, selon lui, de celle de ses petits amis français :

« Nous avons six matières en français : mathématiques, chimie, physique, histoire, géographie et littérature française, tandis que les autres, biologie, éducation civique et histoire de la littérature sont en tchèque. Les deux premières années, nous avons beaucoup parlé de la vie en France, des habitudes, des traditions ou des fêtes nationales. C’est pourquoi je m’intéresse à l’actualité en France, comme par exemple au moment de l’attentat contre Charlie Hebdo. Je me suis senti concerné, car à Brno, je rencontre souvent des gens à l’Alliance française à Brno, je fais du théâtre en français et je participe aux manifestations francophones. Et puis la littérature française m’intéresse beaucoup avec des auteurs comme François Villon, Baudelaire ou Rousseau. »

-Malgré tout, est-ce plus difficile de s’intéresser à la France et à sa culture française lorsque l’on est à Prague par exemple, où il y a peut-être plus de possibilités ?

« A Brno, je rencontre quand même beaucoup de Français. Il y a quelque temps, par exemple, j’ai fait la connaissance de deux gars français dans un tout petit café caché de la ville. C’était vraiment étonnant. Mais l’Alliance française organise aussi des fêtes et des soirées. Elle propose pas mal d’activités, j’y passe donc pas mal de mon temps libre. »

-Dans le cadre de cet échange, tu as pu découvrir le lycée de tes correspondants français. Quelles sont les différences que tu as notées par rapport à ce que tu connais à Brno ?

« Pour moi, la plus grande différence est qu’ils finissent leurs cours très tard. Rester à l’école jusqu’à 19 heures, pour moi, c’est incroyable. En République tchèque, on finit vers 13-14 heures, et quand exceptionnellement cela finit plus tard, cela me paraît déjà trop. Alors, 19 heures ? Selon moi, vous n’avez plus de temps libre pour faire ce dont vous avez envie. Quitter l’école de bonne heure me permet de faire du théâtre, de la musique, etc. Je pense qu’en République tchèque, nous avons plus de possibilités pour faire ce que nous aimons. De ce que j’ai vu, en France, cela m’a semblé très strict avec des sections économique, scientifique et littéraire. Je ne sais pas… Cela me paraît un peu bizarre. A vrai dire, je suis plutôt content d’étudier dans une section bilingue. Cela me permet de mélanger le système tchèque et le système français tout en ayant suffisamment de temps libre pour faire ce que j’aime. »

Vous pouvez consulter aussi l’entretien réalisé avec trois lycéennes de Suresnes sur leur séjour en République tchèque : http://www.radio.cz/fr/rubrique/faits/des-lyceens-parisiens-a-brno-nous-expliquons-ce-quest-un-plan-vigipirate.