Animation pour les enfants : un projet de coopération entre les Francas et un lycée de Prague

La délégation des Francas à Radio Prague, photo: Ondřej Tomšů

La Radio tchèque a récemment reçu la visite d’une délégation du département du Pas-de-Calais, dans le nord de la France, composée essentiellement des professionnels spécialisés dans le travail avec la jeunesse de l’association des Francas. Ils ont accompagné trois jeunes, élèves d’un lycée et d’un collège de la commune de Loos-en-Gohelle, venus découvrir, au terme d’un court séjour à Prague et dans ses environs, la vie des jeunes Tchèques. Nous avons accueilli Alexis, Bastien, Antoine, ainsi que leurs accompagnateurs dans les studios de Radio Prague.

Alexis,  Antoine et Bastien à Radio Prague,  photo: Ondřej Tomšů
Alexis, Antoine et Bastien : « L’objectif de notre visite est de comparer des jeunes d’ici avec ceux de notre village, Loos-en-Gohelle. Nous réalisons aussi un petit reportage sur notre séjour à Prague. Ce matin, par exemple, nous avons visité le lycée français de Prague (Le lycée académique situé rue Štěpánská, ndlr). La première grande différence que nous avons pu observer est liée au fait qu’en France, l’enseignement au lycée dure trois ans, tandis qu’en République tchèque, il peut être étalé sur quatre, six ou huit ans, ce qui fait que les enfants peuvent entrer au lycée dès l’âge de onze ans. C’est impossible en France. Nous avons l’impression que tout est carré, discipliné en République tchèque. Même sur les escalateurs, les gens se mettent à droite pour laisser passer les gens pressés. Prague est une ville propre est très sécurisée, avec des patrouilles de police et des caméras partout. Même l’alarme de la police est beaucoup plus ‘class’ ici qu’en France ! (rires) Comparé aux autres capitales, comme Paris, Berlin ou Londres. Prague est assez petite et calme, on dirait presque vide. Nous avons beaucoup aimé observer les tramways, les anciens à côté des modèles tout à fait modernes, c’est quelque chose qui ne se voit pas en France. »

Avez-vous discuté avec les jeunes Tchèques de vos activités de loisirs ?

« Chez nous, nous sommes en communauté, nous nous rencontrons au sein d’un centre de jeunesse. Nous avons l’impression qu’ici, les activités sont plutôt individuelles, qu’il s’agisse de la danse ou du chant, tandis que nous faisons beaucoup d’activités ensemble. Nous voulons vraiment faire un échange avec les Tchèques. Nous avons rendu visite aux lycéennes de Prague qui vont venir en France faire un stage avec les Francas comme animatrices pendant les grandes vacances. Nous espérons les revoir. »

Jean Lesage qui représente l’association départementale des Francas du Pas-de-Calais présente le mouvement et ses objectifs :

La délégation des Francas à Radio Prague,  photo: Ondřej Tomšů
« Les Francas est un mouvement d’éducation populaire qui est né en 1944 sur une simple idée : quand on a voulu reconstruire la France et notamment certains quartiers, on s’est aperçu que les architectes, ainsi que certains politiques, avaient décidé qu’il y aurait du béton partout. Voilà comment est née l’idée des centres aérés, où on emmenait les enfants pour qu’ils puissent y passer leurs vacances. Les Francas ont beaucoup évolué, tout en s’intéressant à l’enfance et à son aspect éducatif. Ils sont en partenariat avec le ministère de l’Education nationale sur des projets majeurs tels que le droit de l’enfant. Nous sommes porteurs et même créateurs de ces projets autour de l’enfant qui sont redéfinis, retravaillés pour être mis en place au niveau de l’Education nationale. »

Pour les représentants des Francas, le séjour à Prague a été surtout une occasion de lancer une collaboration avec les futurs animateurs tchèques. Une occasion aussi de découvrir les différences entre les systèmes d’éducation tchèque et français. Jean Lesage :

« Ce qui a été étonnant pour nous, c’est le système du baccalauréat tchèque qui est divisé en une partie nationale et une partie locale. Nous avons aussi noté que l’animation ne se faisait pas du tout de la même façon en Tchéquie, où n’existe pas le BAFA, le Brevet d’aptitude aux fonctions d’animateurs tels que nous le connaissons en France. En République tchèque, ces activités se rapprochent plutôt du scoutisme. Bien que le BAFA ne soit pas un brevet professionnel, l’animateur est un métier en France. Les jeunes filles que nous accueillerons cet été pour un stage d’animation (en espérant pourvoir proposer ce même stage aux garçons dans le futur) auront l’occasion de découvrir un autre système. Je pense que cela peut être enrichissant des deux côtés, surtout si nous arrivons à faire venir des Français en Tchéquie pour participer à l’animation des enfants. »