Des lycéens parisiens à Brno : « Nous expliquons ce qu’est un plan Vigipirate »

Le lycée Paul Langevin de Suresnes, photo: Copyleft, CC BY-SA 3.0 Unported

Une petite délégation du lycée Paul Langevin de Suresnes, dans la région parisienne, a effectué récemment une visite dans les locaux de la radio tchèque. Dans le cadre d’un échange avec le gymnazium Matyáše Lercha de Brno, une classe de futurs bacheliers français, dont la professeure d’histoire-géographie Zuzana Loubet del Bayle est tchèque, a passé une semaine dans la capitale de la Moravie. De passage à Prague, trois d’entre eux, Ann-Océane Camara, Esther Schouman-Mercier et Iris Boyé ont répondu à quelques-unes de nos questions:

Le gymnázium Matyáše Lercha de Brno,  photo: Google Maps
-Que saviez-vous de la République tchèque avant de venir ?

« Absolument rien ! Vraiment, je ne connaissais pas… »

« On pensait que ça s’appelait encore la Tchécoslovaquie… Non, on n’en savait vraiment rien. »

-Avant le départ, vous y êtes-vous quand même un peu intéressées, ainsi qu’à Brno où vous passez l’essentiel de votre séjour ?

« Vu que nous sommes en option arts plastiques, nous nous sommes surtout intéressées à l’art avec des artistes comme Kupka et Otto Gutfreund. »

« Moi, je connaissais un compositeur, Dvořák, mais c’est tout ce que je savais de la République tchèque. »

« On a aussi étudié le rôle des Tchèques pendant les guerres mondiales. »

-Votre professeur est tchèque. Vous a-t-elle parlé de son pays ?

« Oui, elle nous a dit par exemple qu’avant ils devaient mettre des petits drapeaux devant leur maison pour les cérémonies… »

-Quel pays avez-vous découvert ? Quelles sont vos premières impressions après quelques jours passés ici ?

Le lycée Paul Langevin de Suresnes,  photo: Copyleft,  CC BY-SA 3.0 Unported
« C’est un monde complétement différent de Paris. Il y a plein de choses qui ne sont pas du tout pareilles. Rien que les paysages… A Paris, il y a beaucoup plus d’immeubles, alors qu’ici il y a plus d’espace. C’est très dépaysant. »

-Et dans la vie quotidienne puisque vous êtes logées dans des familles ?

« Par exemple ils ne mangent pas de dessert après le repas et ne boivent pratiquement pas d’eau mais du thé, même à la cantine du lycée. C’est bizarre. »

« Et puis nos correspondants tchèques nous montrent ce qu’ils font dans la vie de tous les jours et ce n’est pas du tout la même culture et les mêmes manières. Ils ont l’air beaucoup plus épanouis que nous au quotidien. »

« Je trouve que leur état d’esprit est meilleur que le nôtre. Ils ont l’esprit moins critique que les Français. On dirait qu’ils se soucient moins de l’apparence et, je ne sais pas si ce n’est qu’une impression, mais ils ont l’air plus matures, plus épanouis et de ne pas avoir les mêmes priorités que nous. Et personnellement, je préfère les leurs. »

C’est-à-dire ?

« Par exemple ils sont vachement à cheval sur l’hygiène à l’école. Ils se déplacent en chaussons au lycée… C’est loin d’être le cas chez nous. Leurs toilettes sont très propres, il y a du savon… et là non plus, ce n’est pas comme ça dans notre lycée. »

-Les Tchèques sont-ils curieux ? Vous posent-ils des questions sur votre vie en France ?

« Ils sont super gentils. Tous nos correspondants ont été adorables avec nous. Et quand nous les avons accueillis, ils ont été très respectueux de notre culture. »

-S’intéressent-ils à la France en général ? On a beaucoup parlé de Paris en début d’année en raison de l’actualité en République tchèque aussi…

Vigipirate,  photo: Alex Proimos,  CC BY 2.0 Generic
« Oui, on m’a demandé comment ça se passait après l’attentat à Charlie Hebdo. On leur a donc raconté qu’il y a des plans Vigipirate qui ont été mis en place et ils nous ont donné leur point de vue sur l’affaire. Ils s’étaient vraiment investis dedans et ont même fait une manifestation… »

« On leur a expliqué ce qu’est un plan Vigipirate, car ils ne savaient pas. On leur a dit qu’il y avait des militaires devant les bâtiments avec beaucoup de gens, qu’on contrôlait toujours notre identité devant le lycée, etc. Et puis ils nous ont demandé notre avis, ce qu’on pensait de Charlie Hebdo, des caricatures, sur ce qu’il fallait faire et ne pas faire. »