Prague vue par des étudiants étrangers : « Ils n’ont pas l’air super content de t’accueillir »
A l’occasion de la rentrée universitaire, RPI vous propose une mini-série d’entretiens réalisés avec des étudiants étrangers venus dans la capitale tchèque pour un semestre ou davantage.
« Bonjour, je m’appelle Charlotte, j’ai 19 ans, je viens de Paris, et je fais un Erasmus à Prague pendant six mois, que j’aimerais bien prolonger pour un an. J’étudie les humanités lettres classiques, c’est un mélange de philosophie, d’histoire et de littérature. »
Est-ce que tu as commencé les cours ici et est-ce que tu pourrais nous donner les différences entre la faculté en France et la faculté en Tchéquie ?
« Alors, je n’ai pas concrètement commencé les cours, mais j’ai eu une semaine d’intégration complète où je suis allée dans ma faculté, et les personnes de l’administration nous ont clairement tout expliqué avec des power points. Ils nous ont expliqué de A à Z le fonctionnement de la vie tchèque, les transports en commun, comment les cours allaient se dérouler, les enregistrements…
Par rapport à la France, où lorsque tu arrives à la faculté, tu es juste jetée dans la gueule du loup, j’ai trouvé cela très bien structuré, ça m’a vraiment marquée. »
Depuis combien de temps es-tu arrivée à Prague et pourquoi avoir choisi la République tchèque comme destination ?
« Cela va faire 15 jours que je suis arrivée à Prague. En fait j’ai choisi Prague un petit peu au hasard, c’était une ville qui m’intéressait que je ne connaissais absolument pas. Je n’étais jamais allée en République tchèque auparavant, je n’étais jamais allée dans le nord et l’est de l’Europe, par rapport à la France. J’avais demandé Copenhague, mais le vœu ne fonctionnait plus, donc j’ai mis Prague en premier choix parce que je me suis dit : ‘on fait un test, on va voir’. »
Quelles ont été tes premières impressions ?
« Ce qui m’a vraiment marquée, c’est quand je suis sortie de l’avion, le temps était mauvais, il y avait beaucoup de vent. A 11heures du matin, c’était assez glauque, et je me suis dit ‘pourquoi je m’inflige cela ?’. J’étais seule avec mes deux grosses valises, mais après une adaptation de deux/ trois jours, je n’ai vraiment pas été déçue, parce que j’ai rencontré des personnes supers. Je suis dans une résidence universitaire, donc il n’y a que des personnes différentes qui viennent de plein de pays, et la vie est super bien, c’est assez léger, il y a plein de choses à faire et c’est beau. »
Est-ce que tu as pu rencontrer des Tchèques et quel est ton rapport avec la population locale ? Comment perçois-tu l’accueil des Tchèques ?
« Alors pour l’instant, je n’ai rencontré que des Tchèques plus âgés que moi, et au premier abord tu sens une sorte de ‘mur’, parce que tu te retrouves face à la barrière de la langue d’une part qui sépare, très peu de Tchèques parlent anglais et évidemment je ne parle pas tchèque, donc tu ne te comprends pas, tu n’arrives pas à créer de lien. J’ai l’impression que l’accueil des étrangers quels qu’ils soient, est un peu mal perçu, ils n’ont pas l’air super content de t’accueillir. »
Est-ce que tu pourrais nous parler de ton endroit préféré, ou plus ton endroit coup de cœur, où tu as passé des bons moments ici ?
« Pour l’instant, l’un de mes endroits coup de cœur, c’est un petit bar de Jam, qui est dans Prague 3, j’ai le nom de la rue, mais ça n’a pas de devanture, c’est un peu caché. C’est à Husitská 888/11 (žižkovšiška) . C’est super sympa, parce qu’il y avait plein de gens, de plein de nationalités différentes, l’ambiance était comme une ambiance de jam, tu es le bienvenu. Ce ne sont que des passionnés de musique, et des personnes qui sont là pour profiter de la musique, personne n’est là pour juger les autres. J’ai vraiment trouvé que c’était une ‘safe place’, tu te sens bien, tu te sens accueilli et tu es un peu inconnu au milieu de la foule et les gens ne sont pas là à te regarder. Tu es le bienvenu quoi. »
Est-ce que tu pourrais nous donner ton mot tchèque préféré ?
« C’est Kofola. Ça m’a fait beaucoup rire, parce que j’étais allée manger dans une sorte de cantine, et ils n’avaient pas de Coca-Cola, donc j’ai essayé le Kofola, qui est le Coca tchèque, et cela m’a fait rire que ça s’appelle Kofola, c’est assez spécial. J’ai trouvé ça drôle, ça ne s’explique pas trop mais quand on l’entend c’est marrant. »
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