Prague vue par des étudiants étrangers : « de l'art un peu flippant comme les bébés sur la tour TV »
A l’occasion de la rentrée universitaire, RPI vous propose une mini-série d’entretiens réalisés avec des étudiants étrangers venus dans la capitale tchèque pour un semestre ou davantage.
« Louis, 23 ans, originaire de la petite ville de Vesoul en Franche-Comté. J’étudie actuellement l’architecture après cinq années en école d’ingénieur, ou plutôt trois, plus deux années de classes préparatoires. Je suis ici en Erasmus dans le cadre de mon master d’architecture, à la CTU (Université technique tchèque - ČVUT) à Prague. »
Depuis combien de temps es-tu arrivé à Prague et pourquoi avoir choisi la République tchèque comme destination ?
« Je suis arrivé à Prague très exactement il y a 15 jours, juste après mon oral final dans mon école d’ingénieur.
Il y a quatre ans j’avais passé une semaine de vacances ici avec mes parents, cela m’avait plu. Dans mon imaginaire, j’ai toujours pensé que Prague était une ville d’art, de culture, et cette ville faisait partie des grandes capitales européennes dans lesquelles je voulais vivre. J’avais déjà expérimenté l’Italie, l’année dernière dans le cadre d’un stage, et là, je cherchais autre chose. Prague pour moi, c’était un mi-chemin entre le baroque italien et le gothique de l’Europe du nord. C’était aussi une belle transition avec mon stage que j’ai fait à Paris avant, avec tous ces échanges d’artistes, donc cela me plaisait beaucoup comme destination. »
Quelles ont été tes premières impressions lors de ton arrivée en République tchèque ?
« J’étais là il y a quatre ans, et j’avais plein de souvenirs. Donc je n’étais pas du tout perdu. Contrairement à ma première expérience à l’étranger où j’étais arrivé pendant le Covid, où là j’avais un peu l’impression de devoir me débrouiller tout seul, j’ai trouvé une ville assez dynamique. J’habite dans un quartier, Prague 7, où c’est assez simple de trouver tout ce dont on a besoin pour commencer à vivre. C’est un quartier plutôt calme, l’ambiance est sympathique, donc je dirais que ma première impression de la ville c’était : beaucoup de repères, assez facile de pouvoir trouver les bons points autour desquels tourner, d’un point de vue transport, c’est hyper facile. Puis la ville est très jolie, il pleut beaucoup, mais je dois dire que l’architecture est sublime et je m’en souviendrai longtemps. »
Et comment perçois-tu l’accueil des Tchèques depuis ton arrivée et maintenant ?
« Je n’en ai pas croisé beaucoup, à vrai dire. Je dirai qu’ils sont assez froids, pour pas dire parfois même un peu impolis je trouve. Notamment dans mon logement, on a eu des ouvriers qui sont venus faire quelques travaux, c’est-à-dire fixer mon placard au mur parce qu’ils n’avaient pas pensé qu’à chaque fois que j’ouvrait la porte elle me tombait dessus. Ce n’était même pas un ‘Bonjour’, même pas une tentative de parler anglais, un simple ‘Hello’. Je leur ai dit bonjour en tchèque, j’ai fait ce que j’ai pu, j’ai parlé avec les mains. Eux n’en avaient vraiment rien à faire. J’ai trouvé cela un peu dommage.
Après, heureusement à l’université j’ai rencontré une Tchèque, avec qui je vais travailler en studio ; on fonctionne en studio en architecture, et donc on va travailler ensemble. Elle a vraiment fait un effort en anglais, on a beaucoup discuté, et elle est était très sympathique.
Je suis un peu mitigé. D’un côté, les jeunes je les trouve très accueillants, de l’autre, je dirai que les gens en général le sont un peu moins. »
Est-ce que tu pourrais nous parler de ton endroit préféré en ville ?
« Mon endroit coup de cœur… C’est un peu compliqué, c’est vrai que je suis arrivé il n’y a pas très longtemps. Après comme je t’ai dit, j’ai quand même beaucoup de souvenirs d’il y a quatre ans. En fait, je trouve que Prague, il y a plein de petits coins assez sympathiques, dans le sens où la ville regorge d’œuvres d’art, un peu abstraites, parfois un peu flippantes. Comme les statues de bébé sur la tour de la télévision, ou dans des parcs. Je me souviens d’une grosse mouche qui doit être accrochée à un bâtiment. Tu retrouves des statues un peu partout dans la ville, qui font que tu as toujours un petit côté amusant quand tu te balades dans Prague, je trouve cela très sympathique.
Sinon mon coin préféré pour l’instant c’est la Galerie nationale, où nous sommes en train de boire un coup. Cela me rappelle beaucoup mon expérience parisienne, une ambiance d’école d’art, un peu décomplexée, un peu bobo. J’aime beaucoup. »
Est-ce que tu pourrais nous dire ton mot tchèque préféré ? Même si tu n’es pas trop baigné dans la culture tchèque, ni dans la langue tchèque…
« Alors je dirais que c’est ‘děkuji‘, parce que cela m’évoque plein de choses. »
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