Charlie Hebdo : la classe politique tchèque exprime son indignation et sa compassion
L’attaque terroriste contre la rédaction du journal satirique Charlie Hebdo, lors de laquelle douze personnes, parmi lesquelles huit journalistes et deux policiers, ont été tuées, a été suivie mercredi d’une vague d’indignation et de compassion partout dans le monde. La République tchèque n’a pas fait exception, ses dirigeants politiques ne tardant pas à exprimer leur solidarité envers les victimes et leur soutien à la France.
« Au nom du gouvernement tchèque, je voudrais dire mon grand regret à l’annonce de l’attaque terroriste à Paris, l’une des pires de ces dernières décennies en France. Je veux clairement exprimer le fait qu’il s’agit d’un acte terroriste et d’un acte contre la liberté d’expression. Sans la liberté d’expression, aucune société démocratique ne peut fonctionner. J’ai fait part de mes condoléances au chef du gouvernement français, Manuel Valls. Au nom de la République tchèque, je suis opposé à cet acte barbare de haine et d’intolérance. Je souhaite exprimer ma compassion et mon soutien aux familles des victimes. »
Le chef de l’Etat Miloš Zeman a eu des mots similaires dans un communiqué lu par son porte-parole, Jiří Ovčáček :
« Monsieur le Président, c’est avec une profonde affliction que j’ai été informé de l’attaque terroriste visant la rédaction parisienne du journal satirique Charlie Hebdo. Je suis indigné par ce crime sanglant, qui a pour l’heure abouti à la perte de douze vies humaines et que je considère être une attaque contre la liberté d’expression et contre les valeurs fondamentales sur lesquelles est construite la société européenne. Cher Monsieur le Président, permettez-moi dans ce moment d’émotion d’exprimer, au nom du peuple tchèque, à vous et aux familles des victimes, mes profondes condoléances. »Au-delà, les autorités tchèques ont dit également leur détermination à lutter contre le terrorisme. Pour autant, le ministre de l’Intérieur, Milan Chovanec, a tenu à préciser qu’aucune n’indice ne permettait de penser que la République tchèque pouvait être la cible d’un attentat semblable. Dans la soirée de mercredi, le Premier ministre a convoqué une réunion pour faire le point sur la situation :
« Il est clair que le gouvernement et les services de renseignements vont prêter une attention maximale à la situation afin d’assurer la sécurité des Tchèques. Nous sommes naturellement dès à présent prêts à collaborer dans le cadre de l’Europe, à partager nos informations et à soutenir la lutte contre le radicalisme et le terrorisme islamiste. »
Plutôt que de se joindre à ce concert de solidarité, quelques représentants politiques, relayés par certains éditorialistes, ont préféré utiliser ces événements tragiques pour servir leurs propos racistes à l’encontre des musulmans. Cela a été le cas notamment du député Tomio Okamura, leader du parti Usvít, qui s’est à nouveau répandu en propos islamophobes sur les réseaux sociaux.
Face aux risques d’amalgames entre cette attaque, qui aurait été réalisée au nom de l’Islam, et la communauté musulmane, un des représentants de cette dernière en République tchèque, Muneeb Hassan Alrawi, a réagi :« Ce type d’acte et d’attaque n’a absolument rien à voir avec l’Islam. Au contraire, cela va à l’encontre de tous les principes et toutes les bases de l’Islam du prophète Mahomet. »
L’émotion de la communauté française vivant en République tchèque est également très forte. L’Ambassade de France à Prague informe de la mise à disposition d’un livre de condoléances dans le grand hall du palais Bucquoy et de la tenue de rassemblements solidaires avec les victimes de l’attentat devant ses locaux ce jeudi à 18h30 et samedi à 16h30.