Attentats à Bruxelles : « une attaque contre les valeurs que partage la Tchéquie »
Bruxelles a été la cible ce mardi matin d’attentats terroristes ayant visé l’aéroport international de la ville et une rame de métro près de la station de Maelbeek, dans le quartier européen. En réaction à ces attaques, dont un bilan provisoire à la mi-journée fait état de 28 morts et d’environ une centaine de blessés, les dirigeants tchèques ont exprimé leur solidarité avec la Belgique et annoncé un renforcement des mesures de sécurité en Tchéquie avec le déclenchement du niveau un d’alerte face à la menace terroriste.
Rapidement en République tchèque, comme dans d’autres pays européens, les autorités ont décidé de rehausser le niveau de sécurité en déployant davantage de policiers, et parmi eux des démineurs, dans les aéroports internationaux et dans le métro pragois. Le premier ministre Bohuslav Sobotka a annoncé une réunion à midi avec le ministre de l’Intérieur, son collègue des Affaires étrangères et le chef de la police pour faire le point sur la situation tandis que l’ensemble du spectre politique tchèque a commencé à réagir et à exprimer, d’abord sa stupeur, ensuite sa solidarité avec le peuple belge. On écoute le chef du gouvernement :
« Au nom du gouvernement de la République tchèque, je condamne ces attaques terroristes survenues ce mardi à Bruxelles. Je veux exprimer toute ma compassion aux victimes de ces brutales attaques terroristes. Je veux aussi exprimer notre soutien et notre solidarité au gouvernement belge dans la lutte contre le terrorisme. Ce qui s’est passé est une attaque contre les valeurs que partage également la République tchèque et la lutte contre le terrorisme est notre combat commun. »Pour le secrétaire d’Etat aux affaires européennes Tomáš Prouza (ČSSD), à travers Bruxelles, c’est d’abord l’Union européenne qui est visée. Un point que partage Miroslav Kalousek, le président du parti TOP 09, visiblement ému lors de sa conférence de presse, qui estime qu’il s’agit d’une attaque « contre chacun d’entre nous ». L’ancien ministre des Finances a par ailleurs annoncé le respect d’une minute de silence en ouverture de la session de ce mardi de la Chambre des députés.
De son côté, le chef de l’Etat Miloš Zeman, par l’intermédiaire de son porte-parole Jiří Ovčáček, s’est dit « choqué » par les événements bruxellois, choc ressenti aussi par le ministre des Finances Andrej Babiš. Le président considère qu’il ne faut pas sous-estimer la menace que fait peser le terrorisme sur l’ensemble des pays européens, y compris sur la République tchèque. A l’issue de la réunion de sécurité ce mardi midi, le ministre de l’Intérieur Milan Chovanec l’a pourtant démenti, indiquant que ses services ne disposaient d’aucune information sur l’éventualité d’une attaque en Tchéquie.Prudence étant mère de sûreté, le gouvernement a tout de même enclenché le niveau un d’alerte à la menace terroriste sur une échelle de risque récemment élaborée et allant de zéro, quand le risque est nul, à trois, quand il est maximal. Milan Chovanec a commenté ce dispositif :
« Nous avons de facto lancé le niveau un d’alerte. Comme le prévoit l’ordonnance instituant cette échelle, cet état est enclenché par le ministère de l’Intérieur. Il est ensuite prolongé, arrêté ou changé par le gouvernement. Nous avons également demandé la possibilité de mobiliser l’armée tchèque pour participer à des missions de surveillance aux côtés de la police. Ce sera l’un des points abordé par un conseil des ministres exceptionnel organisé ce mardi soir. » La diplomatie tchèque n’a pour l’heure pas connaissance de la présence de ressortissants tchèques parmi les victimes et les blessés des attaques bruxelloises. Le ministre Lubomír Zaorálek a recommandé à ses compatriotes d’éviter de se rendre pour l’heure dans la capitale belge, de ne pas fréquenter les lieux publics et si besoin de se tourner vers l’ambassade tchèque pour ceux qui s’y trouvent actuellement.Puisqu’il faut bien rire un peu, signalons que le parti islamophobe Úsvit et le groupuscule « Bloc contre l’islam » n’ont pas perdu une minute pour faire leur beurre sur ces attentats puisque, dès la matinée, ils appelaient à l’organisation d’élections législatives anticipées.