Foot – Ligue Europa : le Sparta berné

Young Boys - Sparta Praha, photo: ČT Sport

Il n’y aura pas de club tchèque en coupes d’Europe de football au printemps prochain. Alors qu’un résultat nul lui suffisait pour se qualifier pour les 16es de finale de la Ligue Europa, le Sparta Prague a été battu par les Young Boys de Berne (0-2), jeudi soir en Suisse, à l’occasion de la 6e et dernière journée de la phase de poules. Une vraie déception pour le club pragois et plus généralement pour l’ensemble du football tchèque.

Young Boys - Sparta Praha,  photo: ČT Sport
Pour le 250e match européen de son histoire et son dernier match de l’année 2014, le Sparta envisageait bien évidemment une tout autre issue que cette défaite qui laissera un goût amer dans les bouches longtemps encore. Lorsqu’il s’agira de faire le bilan de cette première moitié de saison, le goût vaseux de la carpe de Noël sera certainement encore un peu plus marqué que d’habitude pour les joueurs et dirigeants pragois. Mais si l’heure est aux regrets, c’est d’abord parce que, une nouvelle fois, le champion en titre de République tchèque n’a pas suffisamment bien maîtrisé son sujet pour éviter une seconde désillusion de la saison sur la scène européenne. En août dernier déjà, défait par les Suédois de Malmö (0-2, après une victoire 4-2 à l’aller) en match retour du 3e tour préliminaire de la Ligue des champions, le Sparta n’avait pas su élever son niveau de jeu pour revenir d’un déplacement décisif avec autre chose que le sentiment d’être passé à côté d’une qualification contre un adversaire pourtant dans ses cordes. Reste que si l’histoire se répète, ce n’est sans doute pas non plus tout à fait un hasard.

Jeudi soir, jusqu’à la 76e minute et un penalty transformé par Guillaume Hoarau suite à un accrochage dans la surface comme il y en des mille et des cents lors de chaque rencontre, les Pragois ont pourtant cru tenir ce 0-0 suffisant à leur bonheur. Mais l’attaquant français n’ayant pas failli à sa lourde tâche d’exécuteur, ce sont les « Jeunes garçons » suisses qui ont pris les devants au score, et ce au grand dam du gardien tchèque Marek Štěch :

Marek Štěch,  photo: ČT Sport
« Il ne m’a pas manqué grand-chose pour sortir ce penalty. J’ai choisi le bon côté et touché le ballon du bout des doigts. C’est d’autant plus frustrant qu’il m’a semblé qu’il n’y avait pas penalty. Il faudra que je revoie les images, mais depuis mon but je n’ai pas vu de faute sur l’attaquant suisse. Avant ça, Berne a eu des occasions, c’est vrai, mais on n’a pas été archi-dominés non plus et puis c’est mon boulot de faire des arrêts. C’est vraiment dommage que le sort du match se décide sur une telle action et un penalty discutable. »

Mais même menés et virtuellement éliminés, les Pragois ont eu encore suffisamment de temps pour égaliser et sauver l’essentiel. Ils ont même eu les occasions pour cela et, à quelques minutes du terme, seuls les joueurs ayant eux-mêmes déjà raté l’immanquable devant un but vide au cours de leur carrière ont pu comprendre comment le capitaine Mario Holek avait pu mettre le ballon au-dessus de la barre transversale alors qu’il n’avait plus, depuis la ligne des six mètres, qu’à le pousser au fond des filets de la cage bernoise.

Le football est ainsi fait, et sa vérité, éternelle et immuable, n’est pas bien sorcière : sans but, rien ne sert d’espérer quoi que ce soit de positif. Et c’est en somme le constat que dressait lui aussi l’entraîneur du Sparta, Vítězslav Lavička, au terme des quatre-vingt-dix minutes :

Vítězslav Lavička,  photo: ČT Sport
« C’est vrai, cela fait déjà plusieurs fois que nous perdons des matchs couperets en coupes d’Europe. Mais aujourd’hui, c’est un match équilibré auquel nous avons assisté. Les deux équipes ont eu leur chance, même si notre gardien a sorti quelques arrêts de grande classe. Ensuite, il y a ce penalty… Nous allons tout de suite réagi, malheureusement nous n’avons pas marqué malgré les occasions. Mais je ne pense que nous ayons mal joué. Après, il fallait prendre des risques et le deuxième but encaissé en contre-attaque dans le temps additionnel n’est qu’un détail. »

Et effectivement, plus qu’un détail, c’est probablement une somme de détails, comme celle de l’absence de son meilleur buteur David Lafata, qui explique ce nouvel échec, un de plus, du Sparta en coupes d’Europe. Dommage.