Collecte alimentaire : les Tchèques plus solidaires

La grande collecte nationale de denrées alimentaires, photo: ČTK

Après le succès de la première édition en 2013, une nouvelle grande collecte de denrées alimentaires était organisée samedi dernier dans 386 endroits en République tchèque à l’initiative de la Fédération tchèque des banques alimentaires, de l’Armée du salut et de la plateforme « Business pour la société ». Dans un pays où près de 10% de la population vit sous le seuil de pauvreté, les 173 tonnes de nourriture collectées durant cette journée de solidarité témoignent de la réussite de l'entreprise. Directeur de la Fédération tchèque des banques alimentaires, Fabrice Martin-Plichta revient plus en détail sur cette collecte 2014 :

Fabrice Martin-Plichta,  photo: Šárka Ševčíková,  ČRo
« Le bilan a été exceptionnellement bon puisque le résultat a dépassé toute attente. Nous avons obtenu 173 tonnes de produits alimentaires dans quelque 380 magasins, ce qui constitue un peu moins du triple de l’année passée où nous avions collecté 66 tonnes. Il s’agit donc d’un véritable succès. Les gens ont montré leur solidarité de manière encore plus importante que l’an dernier lors de la première édition. La République tchèque se range maintenant parmi tous ces pays européens qui à travers ces collectes de produits alimentaires manifestent leur solidarité avec ceux qui en ont besoin. »

Quelle a été la participation du public et des entreprises ?

« Les entreprises ont donné approximativement 23 tonnes et 150 tonnes ont été réellement collectées et donc achetées et données par les clients de différentes chaînes de supermarchés. Ils ont donné une très grande variété de produits qui permettra de fournir des colis ou de préparer des repas plus équilibrés pour toutes ces personnes qui sont accompagnées par quelque deux cents d’organisations. »

Comment distribue-t-on les aliments collectés ?

La grande collecte nationale de denrées alimentaires,  photo: ČTK
« Après la première phase de triage, de classement et de mise en évidence, les produits adaptés vont être distribués aux différentes associations en fonction du nombre de leur clients. »

Quelle est l’évolution de la population en situation de pauvreté ou de fragilité qui a besoin d’une aide alimentaire ?

« Le chiffre sur les deux ou trois dernières années est à peu près stable. Il a beaucoup augmenté au tournant de la décennie et après la crise de 2008. Grosso modo, nous sommes à 9 % de la population en situation de pauvreté et jusqu’à 15,5 % qui sont menacés de pauvreté. Les besoins sont donc importants et les produits disponibles pour aider toutes ces personnes n’étaient pas encore très nombreux cette année mais la situation s’améliore. »

Les dons alimentaires sont assujettis aujourd’hui à une TVA de 15 %. Cette taxe devrait être supprimée ou quasi-supprimée selon un projet du ministère des Finances dès le mois de décembre. Comment accueillez-vous cette nouvelle ?

« C’est quelque chose que nous attendions depuis longtemps. Il est important que la République tchèque rejoigne les nombreux pays européens qui n’imposent plus la TVA à tous ces produits donnés aux associations caritatives pour alimenter les personnes en détresse ou en difficultés. Donc, pour nous c’est une très bonne nouvelle qui va surtout aider les entreprises et les banques alimentaires à pouvoir obtenir davantage de produits pour ces associations qui s’occupent des pauvres. »

La grande collecte nationale de denrées alimentaires,  photo: ČTK
Cela concerne les entreprises. Et les gens, comment peuvent-ils aider en dehors des collectes publiques ?

« Les gens peuvent aider, par exemple, en organisant eux-mêmes des collectes sur leur lieu de travail, dans leur commune ou dans les écoles à d’autres moments de l’année, comme à la fin de l’hiver, Pâques ou, par exemple, avant les camps de vacances organisés par les associations pour les enfants de familles socialement défavorisées car cette grande collecte national permet de couvrir seulement un certain nombre de besoins en hiver. Ainsi, cela peut être une occasion de pouvoir les aider à monter ces camps ou ces séjours pour sortir ces enfants de leur milieu et les amener à diverses activités et ne pas les laisser traîner dans les rues de nos villes. »