Euro 2016 - Petr Čech : « Rien à perdre contre la Hollande »
Mardi prochain, à Prague, l’équipe de République tchèque de football entamera sa campagne de qualification pour l’Euro 2016 en France par la réception des Pays-Bas. Avant cette affiche de prestige contre les médaillés de bronze de la dernière Coupe du monde, la Reprezentace accueillait, mercredi dernier, les Etats-Unis pour un dernier match de préparation. Mais défaits (0-1) devant leur public, les Tchèques, toujours à la recherche d’une victoire depuis le début de l’année et l’arrivée aux commandes du nouveau sélectionneur Pavel Vrba, n’ont rassuré personne sur leur potentiel. A l’issue de cette nouvelle prestation décevante, le gardien Petr Čech a répondu à nos questions dans un français toujours aussi excellent :
Vu depuis les tribunes, on a quand même toujours un peu le même sentiment, à savoir qu’il y a peu de joueurs dans l’équipe capables de prendre leurs responsabilités dans la construction du jeu. On voit beaucoup de passes en retrait et la différence sur ce point avec les Etats-Unis était notable ce soir…
« (Il coupe) Nous avons beaucoup de jeunes et de nouveaux joueurs. Il leur faut du temps pour s’habituer au haut niveau international. Malgré tout, je pense que nous avons été plus solides défensivement que lors des matchs précédents. Les Américains ont fait quelques frappes au but, mais ils se sont créé leur seule occasion franche et ont marqué suite à une de nos pertes de balle en ayant un peu de réussite. Donc, si nous parvenons à concrétiser les occasions que nous nous nous créons, je pense que nous récolterons des points. »
Ceci dit, pour marquer, il faut aussi des attaquants. Or, aujourd’hui, vous n’aviez qu’un seul attaquant sur la feuille de match qui est sorti à la mi-temps. En deuxième, en étant pourtant menés, vous avez même joué avec un milieu de terrain au poste d’avant-centre. C’est un sacré problème, même s’il touche l’ensemble du football tchèque et pas seulement l’équipe nationale…
« Oui, il faudrait trouver des attaquants qui jouent dans des bons clubs et sont en réussite… Nous avons été habitués pendant longtemps à pouvoir compter sur les buts de Jan Koller, de Milan Baroš et des autres. Malheureusement, nous sommes aujourd’hui dans une situation où nos attaquants ne jouent pas dans leur club ou sont blessés. J’espère que ça va changer. Encore une fois, nous nous sommes quand même créés des occasions ce soir tout en évoluant sans véritable attaquant, mais en mettant plus de vitesse dans notre jeu. C’est sûr que si nous pouvions compter sur un attaquant capable de mettre 15 buts pendant les éliminatoires, ce serait magnifique. »Avant le match contre les USA, il avait été dit qu’il serait important de gagner pour emmagasiner de la confiance avant le début des éliminatoires. Or, vous voilà avec une nouvelle défaite. Qu’est-ce que cela signifie pour vous dans l’optique de la rencontre contre les Pays-Bas la semaine prochaine ?
« C’est toujours dommage d’avoir des résultats négatifs, c’est sûr que terminer une série de matchs amicaux sur une victoire est toujours mieux pour tout le monde. Mais on n’a souvent vu que les matchs de préparation n’étaient pas la chose la plus importante. Ce qui l’est, c’est de bien commencer la compétition et nous n’aurons rien à perdre contre les Pays-Bas. Nous ne serons pas favoris et tout point éventuellement pris lors de ce match nous donnera de la confiance. Cela pourrait changer beaucoup de choses au niveau de l’état d’esprit et de l’ambiance autour de l’équipe nationale. J’espère que nous sommes capables de jouer un match en étant tous au maximum de nos limites. Comme tous les autres, le match commencera à 0-0 et on verra après les 90 minutes. »
Le public et les médias tchèques attendaient beaucoup de l’arrivée de Pavel Vrba comme nouveau sélectionneur après Michal Bílek qui était très critiqué. Après quatre matchs avec Pavel Vrba on se rend compte qu’il est très difficile de changer les choses, que ce soit au niveau des résultats (2 défaites, 2 nuls) comme de la qualité du jeu…
« Ce qui a surtout changé ces dernières années, c’est le nombre de nos joueurs qui évoluent dans les meilleurs championnats européens. Nous en avons toujours eus une vingtaine qui jouaient régulièrement dans des grands clubs étrangers. Aujourd’hui, nous devons composer avec des joueurs qui ne sont pas forcément titulaires dans des clubs plus moyens à l’étranger et parfois même de deuxième division. Et puis il y a une grande différence entre le championnat tchèque et le niveau international. »