Que c’est bon !
L’équipe de République tchèque de football a entamé de la meilleure des manières sa campagne de qualification pour l’Euro 2016 en battant les Pays-Bas (2-1), mardi soir, à Prague. Bien organisés, vaillants, efficaces et même opportunistes, Petr Čech, Tomáš Rosický et leurs partenaires ont livré un de leurs meilleurs matchs de ces dernières années pour venir à bout d’Oranjes certes privés de plusieurs joueurs-clés, et notamment Arjen Robben, mais bien loin de leur forme du récent Mondial brésilien. Un constat qui n’enlève rien au mérite de Tchèques presque méconnaissables. Retour sur une soirée riche en émotions.
Mais mardi soir, à vrai dire, les joueurs tchèques, très critiqués ces derniers temps pour la pauvreté de leurs prestations, n’avaient cure de ces considérations. Alors que brillait encore au loin le Château de Prague illuminé, ils n’avaient qu’une envie, profiter de l’instant présent, et un besoin aussi, savourer leur première victoire de l’année 2014, la première aussi acquise sous les ordres d’un sélectionneur Pavel Vrba qui devait mieux respirer ce mercredi matin. A la sortie d’un vestiaire dont s’est élevé un chapelet de cris de joie et dont ils ont mis longtemps à sortir, Carpe Diem aurait ainsi pu être le mot d’ordre de ce cercle des footballeurs tchèques que l’on croyait disparus.
Le football a ceci de merveilleux que ce n’est pas toujours le favori et le supposé plus fort avant le coup d’envoi, bien évidemment les Pays-Bas dans le cas présent, qui gagne. Et quand le présumé Petit Poucet finit par avoir raison de l’Ogre, il réserve alors de sacrées belles émotions, de celles précisément que Václav Pilař a procurées aux siens quand le plus petit des joueurs tchèques a profité d’une remise malheureuse du défenseur néerlandais Daryl Janmaat à son gardien pour marquer en toute fin de match ce deuxième but synonyme, très prosaïquement, de trois points. Nous vous invitons à écouter et à vivre, comme si vous y étiez et sans commentaire, le rugissement de plaisir du public pragois à cet instant. Le speaker du stade vient juste d’annoncer qu’il reste deux minutes de temps additionnel et Borek Dočkal balance un dernier centre dans la surface hollandaise…Bref, vous l’aurez compris, cela faisait belle lurette que le football tchèque n’avait plus vécu une aussi belle soirée, sans doute depuis sa victoire (1-0) contre la Pologne à Wroclaw en juin 2012 qui l’avait qualifié pour les quarts de finale.
Petr Čech : « De la réussite, mais nous l’avons méritée »
Mais encore une fois, même si le résultat nul et logique (1-1) sur lequel devait sembler s’achever ce République tchèque – Pays-Bas aurait sans doute mieux reflété la physionomie des quatre-vingt-dix premières minutes, les Tchèques, pour l’ensemble de leurs efforts, n’ont surtout pas volé leur victoire. C’est aussi ce que pensait Petr Čech, en français au micro de Radio Prague :
« Oui, on avait la pression après notre dernier match perdu la semaine dernière contre les Etats-Unis (0-1) lors duquel on s’est procuré beaucoup d’occasions sans parvenir à marquer. C’était notre quatrième résultat d’affilée qui n’était pas positif. Aujourd’hui, on n’était pas favoris, mais on a bien joué en restant bien organisés. Le fait de marquer en première mi-temps (Borek Dočkal, 22e) nous a fait beaucoup de bien. Après, selon moi, le deuxième moment décisif dans le match a été notre réaction après le but encaissé en début de deuxième mi-temps (Stefan de Grij, 54e). On s’est alors bien regroupés en défense pour tenir les vingt minutes suivantes. Et à la fin, on a été un peu chanceux sur notre deuxième but avec ce cadeau des Pays-Bas. Mais je pense que pour le match que nous avons fait en tant qu’équipe, cette chance, nous l’avons aussi un peu méritée. »Vous considérez ce deuxième but comme la récompense de tous vos efforts sur l’ensemble du match ?
« Oui, on a tout donné. Je pense que nous avons été un peu malheureux au niveau de la réussite lors de nos derniers matchs. Et ce soir, cela a tourné en notre faveur et on en est évidemment très contents ! »
Peut-on dire que vous étiez mieux préparés tactiquement que les Néerlandais ?« Non, on était bien préparés, c’est vrai, mais on a quand même vu que les Pays-Bas sont une équipe très dangereuse quand elle attaque ou contre-attaque. Mais ils n’ont pas eu beaucoup d’occasions, on était bien regroupés. Ils n’ont pas pu faire leurs enchaînements dans nos trente derniers mètres et c’est ce qui a fait la différence ce soir. »