Russie : comme Fico et Orban, Zeman pas favorable aux sanctions
A en croire certains chefs d’Etat et de gouvernement, l’Europe centrale doute fortement de l’efficacité des mesures prises par Bruxelles contre la Russie. Le président tchèque, Miloš Zeman, semble de ce point de vue-là être sur la même longueur d’ondes que les premiers ministres slovaque et hongrois.
Il a rappelé ce qu’il avait dit à Miami à des immigrés cubains 15 ans plus tôt, à savoir que l’embargo américain durait depuis des décennies et n’avait pas empêché Fidel Castro de rester au pouvoir pendant tout ce temps.
« Cet exemple montre que toutes les sanctions sont insensées et inefficaces. Par ailleurs elles entrainent des mesures de rétorsion, ce qui est tout à fait logique, et cette spirale détériore les relations économiques sans rien régler. Cela ne fait que renforcer la méfiance entre Etats », a déclaré Miloš Zeman.
Ces propos font écho à ceux de Robert Fico. Pour le premier ministre slovaque aussi, ces sanctions sont « insensées » et « mettent en danger la Slovaquie ». « Nous ne voulons pas être les otages du problème russo-ukrainien », a notamment indiqué Robert Fico.
A Budapest, Viktor Orban s’est lui aussi montré peu favorable à la stratégie adoptée face au régime de Moscou. « Les sanctions imposées par l'Occident, c'est à dire par nous-mêmes, dont le résultat inévitable était (les sanctions) russes, nous portent davantage préjudice qu'à la Russie », a dit le premier ministre hongrois vendredi au cours d'une interview à la radio.
« En politique, cela s'appelle se tirer une balle dans le pied », a ajouté Viktor Orban, hostile depuis le départ à l'adoption de sanctions contre Moscou.
Le premier ministre tchèque, Bohuslav Sobotka, s’est quant à lui abstenu de critiquer de front les sanctions décidées à Bruxelles. Il a en revanche appelé la Commission européenne à prendre des mesures pour aider les agriculteurs, ce qui a été fait ce lundi : 125 millions d’euros ont été débloqués pour soutenir le secteur maraîcher de l’UE.