Bohuslav Sobotka poursuit sa tournée des ministères
Avant que les membres du gouvernement ne profitent de deux semaines de vacances au mois d’août, le premier ministre Bohuslav Sobotka effectue une revue des troupes pour faire le bilan des presque six mois d’exercice du pouvoir. Jeudi matin, c’était au tour du ministre en charge des droits de l’homme, Jiří Dienstbier. Au programme figuraient la loi sur la fonction publique, la lutte contre la pauvreté ou encore le projet de renforcement des prérogatives du médiateur de la République.
Jeudi, c’était donc au tour du ministre en charge des droits de l’homme, un poste dont l’existence même représente un certain symbole puisqu’avant la formation de ce gouvernement, il n’avait existé qu’entre 2007 et 2010. Aussi, lors de la conférence de presse qui a suivi l’entrevue, Bohuslav Sobotka a d’abord souligné le bien-fondé de cette fonction :
« Je considère que ces cinq premiers mois ont montré l’utilité et l’apport de ce ministère. Je considère qu’il est important qu’il y ait, au cœur du gouvernement, quelqu’un qui soit en mesure de se positionner sur différents projets et d’en porter d’autres en lien avec les droits de l’homme ou l’égalité des chances. »
Le projet de loi sur les personnes en situation de pauvreté ou celui sur le logement social, un système qui n’existe pour l’heure toujours pas en République tchèque, ont été cités en exemple par le chef du gouvernement. Jiří Dienstbier a quant à lui annoncé travailler sur un texte visant à renforcer les prérogatives du médiateur de la République :
« Nous voulons proposer d’étendre le champ de compétence du médiateur de la République avec la possibilité par exemple de soumettre un texte de loi à l’examen de la Cour constitutionnelle en vue de son éventuelle annulation s’il ne semble pas conforme aux législations existantes, notamment en matière de droits de l’homme. Le médiateur de la République pourrait également obtenir le droit de déposer des plaintes anti-discrimination. »Des propositions accueillies favorablement par l’actuelle médiatrice de la République, Anna Šabatová.
L’autre sujet d’actualité, c’était l’examen mardi et mercredi en troisième lecture à la Chambre des députés de la loi sur la fonction publique, sur laquelle a travaillé le ministère en charge des droits de l’homme et qui ambitionne de dépolitiser les services administratifs de l’Etat et d’y éviter les mauvais comportements. Bruxelles pousse la République tchèque à adopter rapidement une telle législation sous peine de lui bloquer l’accès aux subventions européennes. Mais l’opposition, menée par les parlementaires de droite ODS et TOP 09, critiquent avec force ce projet qui, selon eux, rendra impossible le licenciement de tout agent des services de l’Etat, et menacent de faire obstruction. Un comportement qui ne plaît guère à Bohuslav Sobotka :
« Alors que l’ancien gouvernement, dans lequel se trouvaient l’ODS et TOP 09, a négligé, sous-estimé et ignoré de façon dramatique ce dossier durant sept ans, nous avons de notre côté, selon moi, trouver en cinq mois une solution acceptable qui va nous permettre de ne pas prendre davantage de retard dans le cadre de l’utilisation des fonds européens. »
La loi sur la fonction publique pourrait être votée la semaine prochaine. Voilà qui laisse le temps à Monsieur Sobotka de rendre de nombreuses visites de courtoisie à d’autres ministères.